Le “zombie boursier” – comme l'appelait ma collègue dans un papier d'analyse en octobre dernier – a réalisé 140,4 M€ de chiffre d'affaires au premier trimestre.
Les analystes ont été surpris par la bonne dynamique des technologies de localisation pour l'automobile – qui représente grosso modo un peu plus de la moitié du chiffre d'affaires. Les revenus de la division ont atteint 79,7 M€, ce qui est certes moins que l'année dernière à la même époque, mais plus que ce que les analystes espéraient. L'activité subit malgré tout la pression du ralentissement du marché automobile européen avec les nouvelles immatriculations qui sont à la traîne mois après mois. En cela, la société conserve une approche prudente pour cette année en estimant sa visibilité toujours “limitée”. C'est ainsi fort logiquement que la division Consumer – 13,5 % des ventes totales – qui commercialise les systèmes au grand public recule aussi. -8 % par rapport au T1 2024.
L'autre grande activité, le segment Entreprise – près d'un tiers du chiffre d'affaires global – a, lui, connu une forte croissance, +18 % grâce à l'adoption de la plateforme par des clients prestigieux, notamment Microsoft, la société de systèmes d'information géographique (SIG) Esri ou encore la coentreprise entre les constructeurs européens pour la fabrication d'un réseau de recharges électriques, Ionity.
TomTom parvient ainsi à dégager un profit – aussi anecdotique soit-il – de 3 M€ pour la première fois depuis 6 ans ! Au vu du contexte troublé par les tensions géopolitiques et un marché automobile européen en grande souffrance, les investisseurs s'attendaient au pire. Ils ont été surpris positivement. La capitalisation était passée sous le chiffre d'affaires – 525 M€ vs 545 M€ estimés cette année – et elle ne valorisait que deux fois la position de trésorerie de 257 M€. Alors même si la situation reste particulièrement délicate, le “zombie boursier” vient de nous montrer qu'il tente d'évoluer à contre-courant de son marché sous-jacent et que ses atouts ne sont pas complètement amorphes. Les objectifs pour cette année ont été confirmés. On surveillera en particulier les profits cash – ou free cash flow – que TomTom espère présenter à l'équilibre. Sans bien sûr parler de redressement, il s’agit d’un bon premier pas qu’il va falloir confirmer dans les mois à venir.
