Les choses se suivent et se répètent. C’est en tout cas l’impression que nous avons chez Zonebourse alors que dernièrement, les malheurs boursiers se sont multipliés pour le groupe de Daniel Julien. C’était par exemple le cas avec les résultats annuels l’an dernier, les craintes liées à l’IA et les mauvais chiffres des concurrents.
En 2024, Téléperformance a réalisé 10,3 Mds€ de chiffre d’affaires. Cela représente une hausse de 23,2% d’une année sur l’autre en données publiées mais seulement +2,6% en pro forma, c’est-à-dire en excluant les effets des acquisitions (Majorel notamment, ancien numéro sept mondial du marché) et d’autres événements exceptionnels. On notera l’accélération des profits cash – ou free cash flow – à un peu plus d’1 Md€ et la bonne tenue du bilan avec un endettement qui recule de fort belle manière. L’entreprise propose une dividende à 4,20 € par action et un programme de rachat d’actions de 500 M€.
Dans l’ensemble, ces résultats sont plutôt bons, disons conformes aux attentes. Téléperformance a fait preuve de résilience alors que l’effet de change a été défavorable (-110 M€) et que les régions d’Amériques (42% du chiffre d’affaires) ont été plus timorées avec quelques difficultés dans certains secteurs spécifiques.
Au niveau des prévisions en revanche, les choses se gâtent quelque peu. La croissance pro forma est attendue entre 2% et 4%, ce qui est inférieur aux estimations. En effet, Téléperformance subit l’impact – estimé à 100 M€ – de la réduction d’un important contrat pour la filiale TLScontact, spécialisée dans des demandes de visa. L’impact pénalisera la croissance des “services spécialisés”, la division à forte valeur ajoutée du groupe (14,5% des revenus de TEP).
On notera au passage la vague communication du groupe qui formule ses objectifs pour cette année en excluant les effets du non-renouvellement de ce fameux contrat significatif, ce qui mène inévitablement à des chiffres plus élevés et qui ne reflète pas la juste valeur des perspectives de croissance. D’autre part, nos camarades d’AlphaValue remarquent que “si le contrat a été perdu à cause de la nouvelle administration Trump (par opposition à une perte au profit d'un concurrent par exemple), d'autres contrats pourraient suivre, ce qui est bien sûr un point négatif”.
En définitive, Téléperformance n’a pas réellement déçu mais n’a pas rassuré non plus. C’est aujourd’hui ce qui est sanctionné. Le titre reste cantonné à des niveaux de valorisation assez faibles mais la dynamique ne pousse pas à espérer mieux dans la mesure où la croissance va rester timide. Il faudra sans doute des relèvements d’objectifs au cours de l’année pour redonner de l’élan au titre.
