Madrid (awp/afp) - Le géant espagnol des télécoms Telefonica a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi la cession de sa filiale colombienne à l'opérateur Millicom, basé au Luxembourg mais très présent en Amérique latine. La transaction se monte à près de 368 millions d'euros (353,2 millions de francs suisses).

"Telefonica Hispanoamérica, filiale détenue à 100% par Telefónica, a conclu un accord pour la vente à Millicom Spain de la totalité des actions qu'il détient dans Colombia Telecomunicaciones" (Coltel), a annoncé le groupe dans un communiqué transmis au gendarme boursier espagnol. Ces actions représentent 67,5% du capital de Coltel, le reste étant détenu par l'Etat colombien. Elles vont être cédées pour "400 millions de dollars", soit "approximativement 368 millions d'euros", précise l'opérateur historique espagnol dans son communiqué.

Coté en Suède et aux Etats-Unis, avec un siège social au Luxembourg, Millicom est présent dans 9 pays en Amérique latine et Amérique centrale. Telefonica avait engagé des discussions avec l'opérateur luxembourgeois pour la cession de cette filiale voilà plusieurs mois. Cette opération "est alignée sur la stratégie de réduction progressive de l'exposition" du groupe "à l'Amérique hispanique", explique l'opérateur.

Confronté à une lourde dette et désireux d'améliorer sa rentabilité, l'opérateur espagnol a engagé voilà quelques années un virage stratégique ayant pour objectif de se recentrer sur ses quatre principaux marchés, à savoir l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Brésil. Dans ce cadre, le groupe a cédé ses filiales au Guatemala et au Costa Rica. Il a également annoncé le 24 février la cession de ses activités en Argentine pour 1,2 milliard d'euros à Telecom Argentina. Le président argentin Javier Milei a toutefois menacé de s'y opposer, disant vouloir éviter un "monopole".

Selon des médias espagnols, Telefonica envisagerait également de céder ses filiales au Pérou et au Chili. "Nous sommes ouverts à toute opportunité de désinvestissement" si "cela créé de la valeur pour l'actionnaire", a indiqué fin février la directrice financière du groupe, Laura Abasolo, lors de la présentation des résultats annuels de l'opérateur.

Telefonica a essuyé l'an dernier une perte de 49 millions d'euros, malgré un chiffre d'affaires en hausse de 1,6%. Cette perte a été provoquée par la dépréciation de ses actifs dans plusieurs pays d'Amérique latine, dont l'Argentine (-1,27 milliard d'euros) et le Chili (-397 millions).

afp/vj