Aucune éclaircie en vue pour le secteur pétrolier mondial. Au contraire. Alors que les cours du brut poursuivent leur interminable glissade (-2,14% à 27,85 dollars le baril de WTI cet après-midi), trois majors pétrolières, l'anglo-néerlandaise Shell, le chinois Cnooc (China National Offshore Oil Corp) et le malaisien Petronas ont annoncé aujourd'hui de nouvelles coupes dans leurs dépenses d'investissement.

Shell, en train de racheter son concurrent BG, a d'ores et déjà prévenu que le total des dépenses d'investissement des deux entreprises pourrait être ramené sous l'objectif actuel de 33 milliards de dollars.

De son côté, Cnooc a annoncé une baisse de 44% de ses dépenses d'investissement pour son exercice 2015 à 9,12 milliards de dollars.

Enfin, Petronas entend abaisser son niveau de dépenses de 11,37 milliards de dollars au cours des deux prochaines années.

A l'échelle mondiale, 380 milliards de dollars d'investissement ont été supprimés en 2015, selon le cabinet de conseil Wood Mackenzie. Au regard de l'accélération actuelle de la chute des cours du brut depuis le début de l'année, ce montant risque d'être plus important en 2016.

Une très mauvaise nouvelle pour les fournisseurs des majors, à savoir les sociétés de services pétroliers comme Technip, Vallourec ou CGG pour citer les françaises. D'autant que ces réductions en annoncent d'autres.

Pour les analystes, il ne fait guère de doutes que la saison des publications de résultats du quatrième trimestre 2015 qui débute début février pour les multinationales du pétrole sera l'occasion pour elles de réduire encore leurs investissements.

Société Générale vient d'ailleurs de réviser à la baisse ses prévisions de dépenses d'investissement des majors pétrolières européennes pour cette année et l'an prochain. Pour certaines, l'ajustement est significatif : -19% pour le norvégien Statoil, -8,2% pour BP ou -7,7% pour l'espagnol Repsol.

Dans cette perspective, Vallourec chute de 8% et Technip de 6,4% malgré la confirmation de ses objectifs 2015 formulée à l'occasion de l'annonce d'un financement obligataire de 375 millions d'euros. Ce n'est pas le passé qui suscite l'inquiétude des investisseurs, mais bien le futur incertain d'un secteur déjà en grande difficulté.