Paris (awp/afp) - L'énergéticien français Engie a démenti vendredi avoir l'intention de reprendre le contrôle du spécialiste de la gestion de l'eau et des déchets Suez, dont il détient environ un tiers du capital, par la voix de sa directrice générale Isabelle Kocher.

"Nous n'avons aucun projet sur Suez", a assuré Isabelle Kocher lors de ses voeux à la presse, démentant ainsi des spéculations récurrentes sur un rapprochement des deux groupes.

En décembre, BFM Business affirmait notamment que Mme Kocher s'était entretenue, durant l'été 2016, avec les principaux candidats de la primaire de la droite et du centre pour leur soumettre son idée de créer un géant des services à l'énergie autour de l'électricité, du gaz et de l'eau.

Suez Environnement (aujourd'hui Suez) a été séparé d'Engie (ex-GDF Suez) en 2008 lors de la fusion de GDF et de Suez, mais Engie en avait conservé le contrôle jusqu'en 2013 et la rupture du pacte d'actionnaires de l'entreprise.

"Ce n'est pas notre priorité aujourd'hui que de régler cette question-là, parce que la priorité aujourd'hui, c'est de dérouler le projet industriel" d'Engie, a insisté vendredi la dirigeante.

"On peut vraiment rester comme on est. C'est une belle entreprise où les dialogues sont très étroits, les coopérations existent", a-t-elle poursuivi au sujet de Suez. Et si un jour Engie envisageait de s'ouvrir à de nouveaux métiers, "c'est une question qui est beaucoup plus vaste que Suez".

Face à la morosité du secteur énergétique européen, le fournisseur de gaz et d'électricité a lancé en 2016 un plan de transformation sur trois ans avec l'ambition de devenir le chef de file de la transition énergétique, en mettant l'accent sur les énergies bas carbone, les services énergétiques et les activités à prix régulés ou garantis contractuellement.

"Nous sommes en avance sur toutes les dimensions du plan", a indiqué Isabelle Kocher, soulignant qu'Engie avait déjà réalisé plus de la moitié de son plan de cessions de 15 milliards d'euros, avec de bonnes valorisations.

Elle a aussi précisé que son groupe avait déjà cédé ou fermé 9 gigawatts de capacités de production électrique au charbon sur un total de 15 GW.

Toutefois, Mme Kocher a indiqué qu'elle oeuvrerait en 2017 à mieux "faire comprendre" la nouvelle stratégie d'Engie, malmené en Bourse l'an dernier.

"Nous sommes dans la première partie de l'implémentation de ce plan. C'est la partie la plus ingrate, c'est la partie la plus difficile, parce que c'est la partie pendant laquelle nous voyons l'effet de ce que vendons", sans encore voir celui des réinvestissements, a-t-elle soutenu.

Par ailleurs, Engie étudie la faisabilité économique de ses projets nucléaires au Royaume-Uni et en Turquie et s'est dit prêt à investir si les conditions, notamment en termes de prix, sont satisfaisantes.

afp/rp