Né le 14 août à Lisbonne, Carlos Tavares fait ses études en France à l’École Centrale Paris, où il obtient son diplôme d’ingénieur en 1981. Cette même année, il rejoint Renault, où il restera 32 ans. Au fil des années, il gravit les échelons : directeur du projet Mégane II, puis divers postes de direction, jusqu’à devenir directeur général délégué des opérations en 2011. En 2013, barré par Carlos Ghosn, il quitte Renault après avoir publiquement exprimé son ambition de diriger un grand constructeur automobile.
En 2014, à 56 ans, il devient président du directoire de PSA Peugeot Citroën. Il redresse les finances du groupe grâce à une stratégie de réduction des coûts et d’expansion sur de nouveaux marchés. Sous sa direction, PSA s’agrandit avec l’acquisition d’Opel et Vauxhall en 2017, renforçant ainsi sa présence en Europe.
La naissance de Stellantis
En janvier 2021, la fusion entre PSA et Fiat Chrysler Automobiles (FCA) donne naissance à Stellantis, le quatrième constructeur automobile mondial en termes de ventes. Carlos Tavares, fort de ses succès chez PSA, est nommé directeur général du nouveau groupe. Il initie une transformation majeure pour répondre aux enjeux de la transition énergétique.
Sous sa direction, Stellantis se lance dans l’électrification et l’innovation technologique, tout en maintenant l’identité des 14 marques qui composent le groupe. Tavares met en place des synergies et des économies d’échelle, renforçant sa réputation de leader capable de manœuvrer dans des contextes complexes.
Une sortie par la petite porte
En 2024, l’industrie automobile traverse une crise profonde marquée par des fermetures d’usines et une chute des ventes. Stellantis n’est pas épargné et affiche des résultats décevants. Alors que Carlos Tavares avait déjà été informé qu’il ne serait pas reconduit en 2026, il devait théoriquement rester en poste jusque-là.
Pourtant, ce dimanche 1er décembre, il démissionne avec effet immédiat, mettant fin à plus de dix ans au sein du groupe. Une séparation qui intervient sur fond de tensions croissantes avec le conseil d’administration, et qui laisse Stellantis face à des défis majeurs. Carlos Tavares, autrefois salué comme un navigateur des eaux troubles, est finalement débarqué sans ménagement.