La société suédoise, cotée à New York et régie par le droit luxembourgeois (ouf !), domine le marché du streaming musical avec environ un tiers des parts de marché au niveau mondial. Elle devance largement des concurrents comme Tencent, Apple Music, Amazon Music, YouTube Music et NetEase.
Spotify clôture son exercice 2024 avec un chiffre d’affaires de 15,7 Mds$. Le nombre d’utilisateurs actifs mensuels a progressé de 12% pour atteindre 675 millions. Parmi eux, 263 millions sont des membres premium (+11%). Ses revenus proviennent principalement des abonnements Premium, tandis que la publicité représente 11,8 % de ses recettes (provenant des utilisateurs non payants).
En 2024, Spotify a augmenté ses tarifs à deux reprises sans que cela n’affecte la demande. La plateforme dispose en effet d’un grand pricing power – cette capacité à faire accepter les hausses de tarifs aux clients – lié à son statut de leader et aux améliorations régulières des services. Cette année, Spotify a ainsi mis en place de nouvelles fonctionnalités basées sur l’IA pour offrir des recommandations plus personnalisées. L’attractivité des abonnements permet d’augmenter la base de clients et de limiter le taux de résiliation. Des ajouts ont été opérés comme les livres audio qui pourraient être le prochain atout clé pour la croissance. En effet, les livres audio – comme l’ajout des podcasts il y a plusieurs mois – permettent de cibler une nouvelle clientèle qui n’est pas uniquement attirée par la musique. De plus, contrairement à la musique où les maisons de disques captent une large partie des bénéfices, Spotify garde une plus grande marge sur les livres audio.
Dans ce genre d’activités, la course à la taille est primordiale pour conserver un modèle viable à long terme. Spotify a réussi à générer suffisamment de chiffre d’affaires pour arriver à un profit. La maîtrise des coûts a été déterminante et la croissance – du nombre d’abonnés et des prix – a contribué à ce succès.
Les perspectives ont aussi été saluées par le marché. Spotify se dit bien positionnée pour réaliser une nouvelle année de croissance continue et d’amélioration des marges. Au premier trimestre, le profit d’exploitation est attendu à 548 M€, un niveau nettement supérieur aux prévisions des analystes. Pour ça, les économies de coûts vont se poursuivre, notamment au niveau du marketing.