DUBAI, 17 mars (Reuters) - L'Iran a continué ces derniers mois à tenter d'acquérir des composants nécessaires à ses programmes nucléaire et balistique, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu, a affirmé lundi un responsable américain.

Ces tentatives de la République islamique ont eu lieu alors même qu'avait été scellé en novembre un accord avec le groupe P5+1 fixant les limites du programme nucléaire iranien en échange d'un assouplissement des sanctions internationales.

Vann Van Diepen, secrétaire d'Etat adjoint chargé de la sécurité internationale et de la non-prolifération, a précisé que l'homme d'affaires chinois Li Fangwei, inculpé en 2009 aux Etats-Unis pour avoir vendu à l'Iran des composants de missiles, avait poursuivi ses activités.

Cela s'est fait en dépit des pressions exercées par Washington pour que la Chine renforce son contrôle sur les exportations.

Contacté début février par Reuters, Li Fangwei, également connu sous le pseudonyme de Karl Lee, avait affirmé à l'époque continuer à faire du commerce avec l'Iran mais seulement pour des marchandises autorisées.

Li a dit que son entreprise LIMMT, spécialisée dans les métaux, avait cessé ses ventes à l'Iran après avoir été frappée par des sanctions américaines il y a plusieurs années.

Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué lundi que Pékin se conformait à ses obligations dans le cadre des résolutions de l'Onu et soutenait la non-prolifération nucléaire.

Les autorités chinoises vont enquêter et traiter conformément à la loi ceux qui enfreignent le droit en ce domaine, a précisé le porte-parole Hong Lei.

Une résolution de l'Onu datant de 2006 interdit à tout pays de fournir à l'Iran des matériaux qui pourraient lui servir pour ses programmes nucléaire ou balistique.

L'accord de novembre est entré en vigueur le 20 janvier et une équipe d'inspecteurs a pu vérifier que l'Iran a cessé ses activités d'enrichissement d'uranium.

Prié de dire si la République islamique avait changé de comportement au cours des six à douze derniers mois dans ses tentatives de se procurer des matériaux sensibles, Van Diepen a répondu par la négative.

"Ils continuent très activement à essayer de se procurer des matériaux pour leur programme nucléaire, pour leur programme de missiles et pour d'autres programmes", a-t-il dit.

"Nous continuons à les voir très actifs, au travers de sociétés écrans, de documents falsifiés, de transports à plusieurs étages afin de mettre le plus de distance possible entre l'origine des matériaux et leur destination finale", a-t-il ajouté.

Van Diepen n'a pas précisé quels matériaux les autorités iraniennes tentaient d'acquérir, ni quels étaient les commanditaires exacts. (William Maclean; Pierre Sérisier pour le service français)