(Actualisé avec HRW et épouse de l'avocat)

PEKIN, 28 janvier (Reuters) - L'avocat et défenseur des droits de l'homme Wang Quanzhang a été condamné lundi à quatre ans et demi de prison pour subversion, a annoncé le tribunal de Tianjin, dans le nord-est de la Chine.

Le procès de Wang Quanzhang s'était tenu à huis-clos fin décembre. Le verdict devait être rendu à une date ultérieure.

Wang Quanzhang, qui s'occupait de cas sensibles, tels que la défense des membres du mouvement spirituel interdit Falun Gong ou de plaintes pour tortures par la police, est porté disparu depuis août 2015, époque d'une opération de répression à grande échelle des militants des droits de l'homme.

L'avocat est accusé d'avoir travaillé avec Peter Dahlin, un défenseur des droits suédois détenu en Chine pendant trois semaines avant d'être expulsé en 2016, ainsi qu'avec d'autres personnes pour "entraîner des forces hostiles" et fournir des rapports sur la Chine à des éléments étrangers.

Il est également accusé d'avoir déformé les faits dans ses déclarations sur internet à propos d'un homicide par un policier dans le Heilongjiang en 2014 ainsi que sur les "sectes" qu'il a défendues.

Pour Wang Yaqiu, militant de l'ONG Human Rights Watch à Hong Kong, le verdict tourne en ridicule la volonté affichée par le président chinois, Xi Jinping, de respecter l'Etat de droit.

Li Wenzu, l'épouse de Wang Quanzhang, a interdiction de quitter Pékin et n'a pas pu assister au procès de son mari.

Elle a écrit sur Twitter que son mari était innocent et que le comportement "inhumain" des responsables de la justice envers lui enfreignait le droit chinois.

"Je respecte et soutiens tous les choix qu'a fait Wang Quanzhang. Je continuerai de défendre les droits de Wang Quanzhang", a-t-elle écrit.

Après la disparition de l'avocat, son épouse n'a pas ménagé ses efforts pour le défendre, effectuant une marche de 100 km de Pékin à Tianjin, se rasant le crâne pour protester contre le traitement qui lui est réservé et déposant presque chaque semaine des requêtes auprès de la Cour suprême populaire. (Christian Shepherd; Arthur Connan et Eric Faye pour le service français)