Schneider Electric est, depuis de nombreux mois, LA valeur française la plus active dans l’intelligence artificielle. Les actionnaires de la société n’auront pas manqué de se réjouir du parcours exceptionnel du titre jusqu’en début d’année. Mais désormais, le scénario a un peu changé. La narration de la thématique de l’IA a perdu de sa fraîcheur. Pour continuer d’attirer les faveurs des investisseurs, l’IA a besoin d’apporter des applications concrètes aux entreprises. La politique commerciale américaine a également jeté un froid ces dernières semaines. En effet, il est compliqué d’imaginer que les géants de la Tech garderont un niveau d’investissement colossal dans l’IA si la visibilité à l'avenir se réduit. Ce n’est donc pas étonnant que le titre de Schneider Electric soit en repli assez marqué depuis le début de l’année.

Le groupe a publié un chiffre d’affaires de 9,33 Mds€, en hausse organique – excluant les effets des acquisitions et des changes – de 7,4 %. Le consensus des analystes visait 8,4 %. L’ensemble est porté par les data centers, le moteur du groupe, qui ont connu une croissance à deux chiffres, ainsi que par les solutions d’infrastructure, notamment pour ce qui est des opérateurs d’électricité et de réseaux, des transports, de l’eau et des eaux usées. C’est en revanche plus compliqué sur le marché industriel et surtout dans le résidentiel, qui souffre de l’incertitude macroéconomique et du maintien des taux d'intérêt élevés.

Au niveau géographique également, l’ensemble est mitigé, avec une belle progression en Amérique du Nord (+15,2%), la principale région, quoique légèrement inférieure aux attentes. L’Asie-Pacifique (27 % des revenus) a bien rebondi et le reste du monde progresse également. En revanche, l’Europe est toujours bien en difficulté (-3,6 %).

Les objectifs annuels de croissance sont maintenus : entre +7 % et +10 % pour le chiffre d’affaires, avec un carnet de commandes toujours résilient sur la plupart des marchés ciblés. Malgré tout, le résidentiel continuera d'être un frein à court terme et le contexte macroéconomique pousse à la prudence. Par conséquent, et avec un effet de change défavorable, les ambitions de marge sont légèrement revues à la baisse.