Zurich (awp) - Le fabricant d'ascenseurs et d'escaliers Schindler fait l'objet de vives critiques au Tessin, où plusieurs syndicats dénoncent la fin de non-recevoir de la direction à leur demande de rencontre pour faire le point sur les mesures de restructuration annoncées l'été dernier.

"Des dizaines d'employés du site de Locarno nous ont contactés, inquiets du manque d'information de la part de l'entreprise", a indiqué vendredi à AWP Marco Pellegrini, du syndicat OCST. Selon lui, la commission interne du personnel chargée de négocier les conditions d'un plan social pour les salariés touchés pourrait faire l'objet de pressions et d'intimidations.

Conformément à la convention collective de travail (CCT) en vigueur pour le secteur MEM, la direction de Schindler peut traiter directement avec les représentants du personnel, sans avoir à consulter les organisations syndicales, à moins que celles-ci ne soient dûment mandatées. Le site de Locarno compte environ un dixième des quelque 5000 qu'emploie l'entreprise en Suisse.

"Il y a des échanges entre la commission du personnel de Locarno et les syndicats locaux", assure une porte-parole de Schindler, rappelant que le groupe a considérablement investi dans le canton italophone. "Notre site de Locarno est en train de passer d'un centre de logistique à un centre de compétences en électronique", a-t-elle poursuivi.

"La réalité, c'est que Covid ou pas, on assiste ces deux dernières années à une vague silencieuse de licenciements", a confié sous couvert d'anonymat une source "bien informée" au portail tio.ch, signalant que "chaque semaine, quelqu'un est convoqué au bureau du personnel". Une affirmation démentie catégoriquement par Schindler, de même que la substitution supposée de collaborateurs fixes par du personnel intérimaire.

Fin de non-recevoir

Les syndicats OCST et Unia ont adressé le 18 mai à la direction de Schindler un courrier dans lequel ils affirment avoir été sollicités au cours des derniers mois par des collaborateurs déplorant "l'absence quasi-totale d'informations sur la situation de l'entreprise" et inquiets pour leur avenir professionnel.

Dans leur réponse, les dirigeants du site de Locarno ont assuré que les allégation "ne correspondent pas à nos informations et à la réalité des faits" et jugé superflue une rencontre avec les syndicats.

En juillet dernier, la multinationale lucernoise avait annoncé un vaste plan de restructuration, comprenant notamment la suppression de 2000 postes à l'échelle du groupe, dont environ un dixième en Suisse.

Interpellée à ce sujet, la direction de Schindler n'a pas souhaité fournir plus de détails, mais sa porte-parole a réaffirmé son attachement à Locarno et à la Suisse italienne comme lieu d'implantation. Et d'ajouter que "la création de valeur à long terme sur un marché dynamique ne peut être garantie qu'en investissant dans de nouvelles activités et compétences".

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