par Christian Plumb

PARIS, 15 avril (Reuters) - La division de gestion d'actifs de la banque Rothschild envisage de doubler la taille de ses activités de multigestion alternative au moyen d'une acquisition aux Etats-Unis, a déclaré lundi son directeur général Jean-Louis Laurens.

La banque d'affaires a fait son entrée l'an dernier dans ce segment d'activité avec le rachat de la société HDF Finance et y comptabilise désormais cinq à six milliards d'euros sous gestion.

"Si vous regardez l'activité de fonds de fonds aux Etats-Unis, c'est assez concentré", a déclaré Jean-Louis Laurens lors d'une interview à Reuters.

"Vous avez quelques très grands acteurs et quelques acteurs plus petits dont certains peinent à rester dans la course et qui sont tombés un petit peu en dessous du seuil de cinq milliards de dollars (sous gestion, NDLR), niveau avec lequel avec lequel les institutionnels ou les consultants sont à l'aise."

Selon lui, une acquisition permettrait à Rothschild de dépasser largement ce seuil d'investissement et de renforcer son offre en Europe.

D'autres gestionnaires d'actifs européens ont également cherché à augmenter leur présence aux Etats-Unis ces derniers mois. Dernier exemple en date : l'acquisition par le britannique Aberdeen Asset Management de la boutique américaine Artio Global Investors.

Rothschild & Cie Gestion, qui gère 22 milliards d'euros d'actifs au total, a mandaté la banque d'affaires new-yorkaise Cambridge International Partners pour l'aider à trouver une cible. Elle l'a également chargée d'identifier des dossiers d'acquisition dans le segment des fonds actions.

Les activités de gestion alternative continuent de susciter la méfiance. En particulier depuis l'éclatement du scandale Madoff aux Etats-Unis.

Les équipes de Rothschild proposent notamment d'utiliser une nouvelle technologie de gestion développée par l'Edhec, conçue pour limiter les risques baissiers tout en assurant des rendements attractifs.

"C'est bon pour tout le monde mais destiné essentiellement à répondre aux limitations posées par Solvabilité II", a fait valoir Jean-Louis Laurens en allusion aux évolutions de la réglementation qui vont obliger les assureurs à renforcer leurs fonds propres, particulièrement s'ils investissent dans des actifs risqués ou dans des sociétés de gestion alternative. (Avec Matthias Blamont, édité par Matthieu Protard)