Genève (awp) - Le fabricant de machines et de composants textiles Rieter a vu ses bénéfices plonger l'an dernier et s'attend à ce que les ventes demeurent à un niveau "exceptionnellement bas" cette année. Dans ce contexte, le dividende a été abaissé de trois à deux francs suisses par action.

Le résultat opérationnel (Ebit) a chuté de 73% sur un an à 28 millions de francs suisses, tandis que la marge correspondante s'est étiolée à 3,3%, contre 7,4% en 2023, annonce Rieter jeudi dans un communiqué, décrivant un environnement de marché "exigeant". Exprimé hors restructuration et dépréciations, l'Ebit atteint 33,8 millions, en baisse de 79%. Le bénéfice net a quant à lui plongé de 86% à 10,4 millions.

Déjà publiées en janvier, les ventes ont fondu de 39% à 859,1 millions. Les entrées de commandes ont, elles, bondi de 34% à 725,5 millions, témoignant de "premiers signes de reprise du marché", estime le groupe.

Principale contributrice au chiffre d'affaires, l'unité Machines et systèmes a vu ses recettes fondre de 56% à 424,9 millions, tandis que les entrées de commandes ont progressé de 128% à 364,2 millions. L'Ebit a plongé dans le rouge à -8,4 millions (-171%) pour une marge négative (-2%). Les composants ont vu leurs ventes reculer de 7% à 247,6 millions. Les entrées de commandes ont elles aussi fondu de 10% à 206,6 millions. Le bénéfice avant intérêts et impôts atteint 11,3 millions (-41%) et la marge afférente 3,7% contre 5% en 2023.

Les actionnaires se verront proposer un dividende raboté à deux francs suisses par action, contre trois francs suisses par action au titre de 2023. Le flux de trésorerie libre atteint 14,1 millions.

Quelques signes de reprise

Rieter s'attend pour l'exercice en cours à un premier semestre difficile, avec des perspectives un peu meilleures pour la deuxième moitié de l'année, en fonction de l'ampleur de la reprise. "Nous ne réaliserons au premier semestre qu'environ 40% du chiffre d'affaires annuel total", fait remarquer le directeur général Thomas Oetterli, lors d'une conférence de presse.

Les volumes de ventes devraient s'inscrire au niveau de celles de 2024 et une marge Ebit entre 0 et 4%.

Le marché montre quelques signes de reprise, avec des commandes à fin février nettement supérieures à celles du même mois de 2024, et en provenance de marchés qui n'avaient plus passé d'ordre depuis des années, note le CEO. Reste qu'il faut du temps pour que ces commandes se traduisent en recettes - au moins six mois pour les services de maintenance et davantage encore pour les équipements neufs. Dès lors, le groupe cherche à raboter sur ses coûts, après avoir économisé près de 60 millions l'an dernier.

A moyen terme, la direction se dit optimiste et cible une marge à deux chiffres.

Ces annonces n'ont pas suffi à convaincre les investisseurs, le titre reculant de 2,8% à 83,80 francs suisses, dans un SPI en hausse de 0,4%. Chez Oddo BHF, on estime que 2025 sera encore une année de transition, avec une faible visibilité, avant une éventuelle reprise en 2026. L'objectif de cours a été ramené de 130 à 119 francs suisses.

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