Au total, 79 entreprises ont été suivies par le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle), soit 122.000 emplois, dit son rapport d'activité annuel présenté jeudi. Elles n'étaient que 69 pour 97.500 emplois en 2009.

Sur ces 79 dossiers, l'organisme revendique 45 issues positives, soit 62.000 emplois préservés.

Le Ciri, qui fait partie avec le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et Oséo entre autres, de la "boite à outils" de la politique industrielle de l'Etat, explique la croissance de son activité par une meilleure anticipation des dirigeants, mais aussi par l'apparition de tensions spécifiques liées à l'évolution de la conjoncture.

"En sortie de crise, pour les entreprises qui veulent rester dans la course, il faut pouvoir réinvestir", explique Fanny Letier, secrétaire général du Ciri. "Or les fonds propres ont été mangés et la trésorerie est parfois au ras des pâquerettes."

Cette période, dit-elle, est en outre un moment clé pour des secteurs en surcapacité, comme l'automobile ou l'imprimerie, ce qui conduit parfois à des regroupements à l'échelon européen.

Le Ciri, qui se concentre sur les entreprises de plus de 400 salariés, cherche donc à faciliter les discussions avec les banques, les fournisseurs et les actionnaires. Et d'éventuels nouveaux investisseurs, financiers ou industriels, lorsque le besoin s'en fait sentir.

Certaines entreprises saisissent le Ciri après un LBO (rachat par endettement) qui se traduit par des tensions financières accrues, parfois sous la pression des banques.

"Nous sommes dans une approche de régulation, de facilitation et de médiation entre l'entreprise et l'ensemble de ses partenaires", explique Fanny Letier.

L'industrie, de l'automobile au meuble en passant par l'agroalimentaire, a représenté deux tiers des dossiers traités en 2010 et 70% des emplois concernés.

Parmi les issues positives auxquelles a contribué le Ciri l'an dernier figurent la restructuration de la dette du fabricant de meubles Parisot (3.000 salariés, 300 millions d'euros de chiffre d'affaires) et l'adossement à Plastivaloire de l'équipementier automobile Bourbon, qui a impliqué le fonds public de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA).

Le Ciri reconnaît néanmoins des échecs, de l'ordre de 5% des dossiers traités, et admet que les solutions passent parfois par des réductions d'effectifs, "quelques centaines" en 2010 selon Fanny Letier.

Marc Angrand, édité par Gilles Trequesser