Rien ou presque n’a changé depuis notre précédent commentaire de résultats. La conjoncture, hélas, demeure critique dans la région Asie-Pacifique. Piaggio y était autrefois perçu comme la « Rolls » du scooter, mais la concurrence des constructeurs chinois et japonais y demeure tout simplement imbattable dans la durée.
C’est en Inde que le prestige de la marque italienne fait désormais des miracles. Cependant, la bonne tenue de ce marché ne suffit plus à compenser la contre-performance en Asie-Pacifique ni, nouveauté, en Amérique du Nord. A ce titre, les volumes écoulés déclinent de 16.8% sur les six premiers mois de l’année, et le chiffre d’affaires consolidé de 15.2%.
Comme d’habitude superbement flexible dans la gestion de sa structure de coûts, le groupe contrôlé par la famille Colaninno défend ses marges face à ces contrariétés — la profitabilité des opérations s’améliore même sensiblement, pour atteindre un niveau « best ever ».
Une telle souplesse commande l’admiration — elle avait même valu à l’action du groupe de rejoindre un temps le portefeuille Europe de Zonebourse.
Pénalisé par la hausse des taux et du coût de son endettement, le profit pré-taxes recule néanmoins de 20.8%. Ceci ne devrait guère dégrader les ratios de solvabilité de Piaggio, toujours très confortables, a fortiori face à une dette bien ventilée et sans échéance majeure d’ici 2029.
Très bien géré, Piaggio délivre depuis des années des performances de profitabilité et de rentabilité satisfaisantes malgré une échelle incomparablement moindre que ses rivaux. C’est au niveau de la croissance que le bât a jusque-ici eu tendance à blesser, d’où la valorisation à dix fois les profits et presque 8% de rendement sur dividende sur ses plus-bas historiques.