La contestation de la fusion d‘Erytech et Pherecydes par Akkadian est « fondée sur des informations incomplètes et des arguments trompeurs » affirme la direction d'Erytech, estimant que l'action du fonds activiste présente « un risque de destruction de la valeur actionnariale et de perte d'emplois » dans les deux entreprises, ainsi que « la perte potentielle d'une technologie d'importance stratégique en France ». La direction appelle ses actionnaires à participer à l’assemblée générale du 23 juin pour soutenir la fusion, brandissant la menace d'une liquidation d'Erytech en cas d'échec.

La fusion avec Pherecydes, société de biotechnologie spécialisée dans la phagothérapie de précision pour traiter les infections bactériennes résistantes et/ou compliquées, pourrait créer " un leader mondial de la phagothérapie étendue ".

La direction d'Erytech estime qu' " en cas d'échec de la fusion ", il est " peu probable " que la société " puisse mettre en œuvre un projet alternatif en raison de la complexité et du temps nécessaire à de tels projets " : elle souligne le risque pour Erytech " d'être contraint d'entrer dans un processus liquidatif jusqu'à l'extinction totale de ses ressources ".

Parallèlement les projets d'Akkadian pour Erytech paraissent " très éloignés de la stratégie et de la base de compétences " de la société et " associés à une incertitude et à des risques importants ". L'idée la plus avancée par Akkadian consiste à prendre le contrôle d'une société américaine " à l'histoire douteuse dont le fondateur avait été condamné pour fraude financière et qui a déposé une demande d'inscription au chapitre " 11 de la loi sur les faillites des États-Unis il y a quelques semaines ".
Akkadian déclare qu'il n'y a aucune raison valable de soutenir le concept d'une fusion entre égaux, bien que ce ratio ait été validé par Finexsi " expert indépendant très respecté " : pour la direction, le consultant d'Akkadiann, Abergel " reconnaît qu'il ne disposait que d'informations limitées, c'est-à-dire beaucoup moins que l'évaluateur désigné par le tribunal " et " tire des conclusions erronées qui peuvent être attribuées à ce manque d'informations et à certains malentendus ".

Évoquant le solde de trésorerie d'Erytech de 30 millions d'euros à fin mars 2023 (38 millions d'euros à fin 2022) pour refuser le principe d'une fusion entre égaux, les opposants à la fusion oublient de mentionner qu'Erytech a des prêts en cours (10 millions d'euros à la fin de 2022), un montant important de fournisseurs à payer (5,1 millions d'euros à la fin de 2022), et une utilisation opérationnelle de la trésorerie, ce qui " limitera considérablement le montant de la trésorerie disponible ".

Mettant en évidence une " disparité entre les valorisations boursières des deux entreprises ",alors que la valeur d'Erytech est " actuellement presque deux fois plus élevée que celle de Pherecydes ", les mêmes opposants oublieraient qu' " au début de cette année, la valeur de marché d'Erytech était inférieure à la moitié de sa valeur actuelle " et qu' " au moment de la signature de la ‘lettre d'intention' pour la fusion, les deux sociétés avaient des capitalisations de marché presque égales ". La direction souligne que la capitalisation boursière d'Erytech " a connu une volatilité importante au cours de la période récente, également potentiellement due au contexte spéculatif créé par l'investisseur activiste ".

Sur l'accusation de conflit d'intérêts, M Franck Lescure étant selon Akkadian à la fois représentant et gestionnaire de participations dans Erytech et dans Pherecydes, la direction répond que des discussions ont eu lieu avec plus de 50 entreprises et que " de multiples lettres d'intention ont été négociées et évaluées ", ce qui " a abouti en janvier 2023 à la priorisation de l'option de fusion avec Pherecydes ". Selon la direction " les termes de la fusion ont été librement négociés entre deux sociétés indépendantes ".