Le nouveau véhicule d'investissement de Bill Ackman, Pershing Square SPARC Holdings Ltd, s'éloigne des sociétés d'acquisition à but spécifique (SPAC), qui ont perdu la faveur de Wall Street au fur et à mesure que les transactions se dégradaient.

M. Ackman a révélé la semaine dernière que SPARC avait reçu l'approbation de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis pour lever un minimum de 1,5 milliard de dollars auprès d'investisseurs en vue de l'acquisition d'une société privée.

SPARC, qui signifie "special purpose acquisition rights company", est similaire à une SPAC en ce sens qu'elle servira de coquille pour fusionner avec une autre société et l'introduire en bourse à New York, en lui apportant des capitaux au passage.

Voici en quoi une SPARC diffère d'une SPAC :

VISIBILITÉ DE L'OPÉRATION

L'une des principales différences est qu'une SPARC n'exige pas de fonds initiaux de la part des investisseurs, contrairement à une SPAC.

Cette dernière lève des capitaux auprès d'investisseurs dans le cadre d'une première offre publique de vente (IPO) en ne divulguant que les caractéristiques générales d'une entreprise qu'elle pourrait chercher à acquérir, plutôt qu'en nommant la cible spécifique. Les investisseurs de la SPAC ont alors la possibilité de voter contre une acquisition ou de racheter leurs actions une fois que l'opération a été annoncée.

La SPARC ne demandera de l'argent aux investisseurs que lorsqu'elle aura conclu et divulgué un accord d'achat d'une entreprise. Elle a distribué gratuitement des "droits d'acquisition" aux investisseurs de l'ancien véhicule d'investissement d'Ackman, qui auront la possibilité d'investir une fois que SPARC aura conclu un accord.

Le précédent véhicule d'investissement de M. Ackman était une SPAC appelée Pershing Square Tontine Holdings, qui a levé 4 milliards de dollars lors d'une introduction en bourse en 2020 et a ensuite conclu un accord pour une participation de 2,9 % dans Universal Music Group à une valeur de 35 milliards d'euros (37 milliards de dollars) l'année suivante.

La Tontine a abandonné l'opération après que la SEC a remis en question sa structure non conventionnelle, qui a également donné lieu à des poursuites de la part d'actionnaires. Ackman a rendu l'argent l'année dernière.

PLUS DE TEMPS

La SPARC dispose d'un délai de 10 ans pour conclure une opération, alors que la plupart des SPAC ont un délai de deux à trois ans.

FLEXIBILITÉ DU CAPITAL

À la différence d'une SPAC, le montant des fonds que la SPARC demande aux investisseurs varie en fonction de la taille de l'opération qu'elle poursuit. Il sera au minimum de 1,5 milliard de dollars, et le fonds spéculatif de M. Ackman, Pershing Square, s'est engagé à investir entre 250 millions et 3,5 milliards de dollars en tant qu'investisseur de référence.

PLUS D'INFORMATIONS SUR L'OPÉRATION POUR LES INVESTISSEURS

La SPARC n'offrira pas de bons de souscription d'actions, qui sont utilisés par les SPAC pour compléter le capital levé lors d'une introduction en bourse. Cela signifie que les investisseurs de SPARC ne seront pas dilués par ces warrants et qu'ils conserveront une plus grande part de l'entreprise.

MOINS DE WARRANTS POUR ACKMAN

M. Ackman et son équipe détiendront une participation maximale de 4,95 % dans la société issue de la fusion, sous la forme de bons de souscription, au lieu des 5,95 % maximum que leur accordait leur SPAC.

PAS DE FRAIS DE SOUSCRIPTION

SPARC économisera la commission de prise ferme généralement payée par les SPAC lors d'une introduction en bourse, qui équivaut en moyenne à 5,5 % du capital levé, car elle n'aura pas besoin de banques d'investissement pour distribuer les droits d'acquisition.