Altdorf (awp) - La société de développement immobilier Orascom Development Holding a plongé dans les chiffres rouges au premier semestre. L'entreprise d'Altdorf a justifié cette évolution négative par la baisse des ventes de terrains et de plus faibles recettes pour la branche hôtelière en Egypte, ainsi que par des effets de change. La direction s'attend à subir le même sort sur l'ensemble de l'année.

Après un bénéfice de 4,0 mio CHF au 1er semestre 2015, Orascom a bouclé la période entre janvier et juin 2016 sur une importante perte nette attribuable aux actionnaires de 41,4 mio.

Le bénéfice brut a chuté à 7,0 mio CHF, après 49,8 mio un an auparavant, pour une marge divisée par près de cinq à 6,4%, a précisé Orascom. Le chiffre d'affaires a baissé de 33,5% à 109,4 mio CHF.

Le groupe uranais, présidé par l'investisseur égyptien Samih Sawiris, a expliqué la chute des recettes par un "environnement difficile, caractérisé par un maintien des restrictions de voyage ainsi que par des incertitudes politiques et économiques dans les marchés clés", notamment en Egypte. Orascom a également cessé de vendre des terrains, des opérations qui avaient rapporté 42,8 mio CHF au premier semestre 2015.

Dans l'activité hôtelière, le chiffre d'affaires a fortement baissé de 16,9% à 48,6 mio. Les sites dans la région du Golfe se sont "bien développés", notamment dans le Sultanat d'Oman et les Emirats arabes unis.

L'Egypte a par contre souffert des restrictions de voyages décrétées par les autorités russes et européennes en raison des risques d'attentats. En juin, le nombre de touristes a chuté de 60% sur un an. Sur le site d'El Gouna, le taux d'occupation n'a reculé que de 14 points à 51%, contre 65% sur les premiers mois de 2015.

Le groupe n'a apporté aucune précision sur le développement du projet hôtelier à Andermatt. En avril, Orascom avait indiqué que le complexe dans les montagnes uranaises continuait d'être déficitaire. La société d'exploitation Andermatt Swiss Alps, dont Orascom détient 49% aux côtés des 51% de M. Sawiris, a vendu pour 110 mio CHF d'immobilier pour un chiffre d'affaires de 144,9 mio, mais la perte nette s'est établie à 35,6 mio l'année dernière.

ACCORD DE REFINANCEMENT

Le segment immobilier a quant à lui affiché un chiffre d'affaires en repli de 21,9% à 32,1 mio CHF. Les ventes de biens immobiliers ont rapporté 57,4 mio, un montant en baisse de 17,4%. A El Gouna, le groupe a vendu 63% du projet Fanadir Bay. Au Monténégro à Lustica Bay, les ventes ont été multipliées par près de quatre à 5,7 mio.

Parmi les autres divisions, l'activité foncière a rapporté des recettes de 4,6 mio CHF, neuf fois moins qu'il y a un an, tandis que les recettes de la gestion de destinations ont progressé de 8,8% à 7,4 mio.

La stratégie de développement consistant à proposer des produits diversifiés pour toutes les destinations sera poursuivie. La structure actuelle des segments sera par contre modifiée en une organisation basée sur les destinations, ce qui donnera plus de responsabilités aux régions, améliorera l'efficience, raccourcira les délais de décision et augmentera la transparence, selon le groupe.

Orascom a par ailleurs élaboré un accord de refinancement avec ses banques. La finalisation de cet accord est prévue au 3e trimestre.

Après la déconvenue du premier semestre, Orascom risque d'inscrire également une perte sur l'ensemble de l'exercice, a indiqué à AWP le directeur général (CEO) Khaled Bichara. Ce dernier n'a pas voulu indiquer quand le groupe retournera à l'équilibre financier.

Concernant la situation en Egypte, marché historique du groupe, la situation ne devrait pas se normaliser rapidement. Au mieux, une "légère amélioration" est attendue d'ici la fin de l'année, a estimé le CEO. Orascom continue néanmoins de renforcer ses différentes destinations dans ce pays, une stratégie qui devrait s'avérer payante à moyen ou long terme, selon le patron.

A la Bourse suisse, ces annonces pénalisaient le titre Orascom. L'action baissait de 1,7% à 6,78 CHF, dans un SPI quasiment stable (-0,04%) à 13h49.

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