Ce n’est pourtant pas faute de présenter un profil intéressant. Avec une valeur d’entreprise de €700 millions et zéro levier financier — ce qui en fait le brasseur le mieux capitalisé du secteur — Olvi affiche une rentabilité des capitaux propres supérieure à celle de Heineken.
Comme tous les brasseurs qui cherchent à compenser la baisse des volumes et la pression concurrentielle extrême qui pèse sur les prix, le groupe s’est diversifié vers les soft drinks et eaux minérales, qui représentent désormais presque la moitié de son chiffre d’affaires.
Cette transition a été bien exécutée, puisqu’en dix ans les volumes, le chiffre d’affaires et le profit d’exploitation annuels ont tous doublé. En bourse, mis à part une courte euphorie spéculative durant la mania généralisée de 2021, le cours du titre n’a pourtant fait que du surplace sur la période.
Il est vrai que le groupe affiche une originalité dans la répartition de son volume d’activités, avec 36% du chiffre d’affaires réalisé en Finlande, 41% dans les états baltes, et 23% en Biélorussie. Voici qui, forcément, lui vaut quelques impopularités dans la conjoncture du moment.
Pour preuve, Olvi est valorisé actuellement à x6 son profit d’exploitation avant investissements, ou EBITDA, contre une moyenne à vingt ans de x9 l’EBITDA. Sur le calendrier, le décrochage du multiple résulte par ailleurs très directement de l’éclatement du conflit en Europe de l’Est début 2022.
Un comparable comme Royal Unibrew — qui certes commande un chiffre d’affaires trois fois supérieur — est valorisé lui à x13 son EBITDA. Voir à ce sujet Royal Unibrew teste la patience de ses actionnaires.