Zurich (awp) - Le laboratoire Novartis va livrer mardi 23 avril un aperçu de sa performance sur les trois premiers mois de l'année. Six analystes se sont piqués au jeu des pronostics pour le consensus AWP:

T1 2024E
(en mio USD)         consensus AWP    fourchette      T1 2023A*  estimations

chiffre d'affaires      11'490     11'137 - 11'693     10'798         6
Ebit de base**            4304       4190 - 4462         3906         6
bénéfice net de base**    3486       3351 - 3611         3233         6 

(en USD)
bénéfice/action de base** 1,70       1,60 - 1,77         1,54         6

* chiffres apurés de la contribution de Sandoz, autonomisé début octobre

** Les résultats "de base" s'expriment hors effets de change et sont apurés
   des amortissements, correctifs de valeur, frais d'acquisition et de
   restructurations supérieurs à 25 mio USD, notamment.

FOCUS: les observateurs tourneront un oeil attentif vers les prévisions de croissance pour l'année en cours, pour l'heure plutôt modestes et sur les perspectives d'érosion pour plusieurs traitements dont la protection des brevets est parvenue à expiration (voire OBJECTIFS). Les divers chantiers de transformation en cours (voire POUR MÉMOIRE) seront aussi scrutés de près.

OBJECTIFS: hors effets de change, la direction laissait entrevoir fin janvier un ralentissement de la croissance organique de l'entreprise autour de 5% et une augmentation de l'Ebit de base de près de 10% sur l'année en cours. L'hypothèse repose sur une absence de lancement pour un générique du moteur de ventes Entresto aux Etats-Unis.

Le grand patron Vasant Narasimhan avait alors prévenu que la péremption en 2024 de la protection sur certains produits, tels que le Promacta (2,27 milliards de dollars en 2023), allait brider la cadence de croissance, sans pour autant briser la tendance.

Le groupe a en outre reconduit ses ambitions de croissance à moyen terme autour de 5% et de marge opérationnelle ajustée d'environ 40%, allongeant à 2028 la portée d'une feuille de route jusqu'ici limitée à 2027.

POUR MÉMOIRE: l'autonomisation à l'automne dernier de la filiale génériques et biosimilaires Sandoz n'a pas sonné l'arrêt des transformations de portefeuille chez Novartis. Le béhémoth pharmaceutique rhénan a ainsi jeté son dévolu début janvier sur la biotech chinoise Sanreno Therapeutics, pour un montant non dévoilé.

Il a surtout déboursé un mois plus tard 2,7 milliards d'euro pour s'offrir l'allemand Morphosys et son pélabrésib, en phase finale de développement clinique contre la myélofibrose.

Le géant bâlois a par contre laissé entendre mi-février que l'avenir au sein du groupe de la filiale indienne Novartis India Limited, cotée à Bombay, était sur le ballant.

Les réorganisations se poursuivent à l'interne également, avec l'annonce début avril d'une vaste restructuration des activités de développement. Entre 400 et 440 postes sont amenés à disparaître en Suisse au cours des deux ou trois prochaines années. Jusqu'à 240 postes supplémentaires sont menacés aux USA.

Sur le front des homologations, la recommandation européenne pour le Fabhalta (iptacopan) dans l'indication contre l'hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) fin mars est venue mettre fin à une série noire. Novartis s'est vu contraint en janvier aux Etats-Unis d'inscrire de nouveaux risques sur la notice de son traitement cellulaire (Car-T) Kymriah, notamment celui de développer un cancer des lymphocytes.

Fin février, le laboratoire avait retiré du marché britannique son traitement Adakveo (crizanlizumab) de la drépanocytose ou anémie falciforme, suite au retrait d'une autorisation provisoire par l'agence sanitaire outre-Manche.

En matière de recherche et développement, la multinationale a revendiqué début janvier le succès d'une étude comparative entre son Scemblix (asciminib) et le standard thérapeutique actuel de prise en charge de leucémie myéloïde chronique positive au chromosome de Philadelphie, en première ligne de traitement.

COURS DE L'ACTION: en retrait de 0,4% depuis le début de l'année, la nominative Novartis évolue jusqu'ici à contre-courant d'un SMI qui s'est enrobé de 0,8%. La comparaison est plus flatteuse avec le bon de jouissance Roche, élagué d'un dixième environ sur la même période. hr/ab/jh/fr