New York (awp/afp) - Wall Street a ouvert en légère baisse mardi, la prudence régnant après des déclarations de Donald Trump ainsi qu'un discours de la Première ministre britannique Theresa May sur le "Brexit": le Dow Jones perdait 0,30% et le Nasdaq 0,61%.

Vers 14H55 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 59,26 points à 19.826,47 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 33,80 points à 5.540,24 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 7,71 points, soit 0,34%, à 2.266,93 points.

Vendredi, la Bourse de New York avait fini sans tendance à l'issue d'une séance calme, avec un secteur financier en forme, sur fond de résultats rassurants: le Dow Jones avait cédé 0,03% mais le Nasdaq avait pris 0,48%. Les marchés américains étaient fermés lundi.

Mardi, "la Bourse américaine baisse à l'ouverture pour commencer une semaine raccourcie, les marchés mondiaux digérant des propos du futur président Donald Trump à l'approche de son inauguration et de la chef du gouvernement britannique, Theresa May, sur ses plans au sujet du Brexit", ont résumé dans une note les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

En ce qui concerne M. Trump, le futur chef d'Etat américain a tenu plusieurs propos que des analystes jugeaient susceptibles d'inquiéter la Bourse, alors que celle-ci avait bondi dans le sillage de son élection début novembre.

M. Trump a par exemple assuré vouloir maintenir une assurance-maladie "pour tous", ce qui souligne ses divergences avec une majorité parlementaire républicaine décidée à abroger sans autant de conditions la réforme "Obamacare", et tenu de nouveaux propos protectionnistes en menaçant de taxer lourdement les importations de véhicules produits par les constructeurs allemands au Mexique.

De plus, "la perspective imminente de son investiture -vendredi 20- fait craindre à certains investisseurs que cela serve de prétexte pour prendre des bénéfices sur la flambée post-électorale de la Bourse", a écrit Patrick O'Hare, de Briefing.

Quant à Mme May, elle a défendu mardi une rupture "claire et nette" avec l'Union européenne (UE), semblant confirmer les risques d'un "Brexit dur" dont l'idée a déjà fait baisser les places européennes en début de semaine, mais adoptant un ton légèrement plus conciliant qu'attendu.

Dans ce contexte dominé par la politique, les investisseurs paraissaient faire passer au second plan le seul indicateur américain marquant du jour, un ralentissement de l'activité manufacturière de la région de New York en janvier.

- Tiffany baisse -

Parmi les valeurs, la banque Morgan Stanley, qui a fait part de résultats solides pour 2016 avec une accélération de ses activités de courtage au quatrième trimestre, baissait néanmoins de 1,96% à 42,95 dollars. Dans l'ensemble, le secteur financier était en nette baisse, l'attention se portant largement sur le "Brexit".

UnitedHealth, membre du Dow Jones et acteur majeur de l'assurance maladie, perdait 1,58% à 159,24 dollars malgré une hausse de ses ventes et de son bénéfice net au dernier trimestre.

General Motors, qui a dit investir un milliard de dollars de plus aux Etats-Unis et y créer jusqu'à 5.000 emplois supplémentaires dans les prochaines années, devenant ainsi le dernier constructeur automobile en date à céder aux injonctions de Donald Trump pour développer leurs activités sur le sol américain, prenait 0,29% à 37,45 dollars.

Dans le même ordre d'idée mais dans un différent secteur, le géant de la distribution Wal-Mart, membre du Dow Jones, s'adjugeait 2,41% à 68,75 dollars après avoir annoncé vouloir créer 10.000 emplois aux Etats-Unis en 2017.

Le joaillier Tiffany perdait 2,45% à 79,91 dollars après avoir prévenu que ses ventes pendant la période cruciale des fêtes avaient été perturbées par la proximité entre la Tour Trump et son magasin amiral à New York.

Le cigarettier Reynolds (Camel), gagnait 3,55% à 57,96 dollars après l'annonce de son acquisition pour presque 50 milliards de dollars par le britannique British American Tobacco (Lucky Strike).

Le producteur de pétrole Clayton Williams Energy s'envolait de 36,34% à 141,77 dollars après l'annonce de son achat pour 2,7 milliards de dollars par le groupe Noble Energy qui prenait 4,41% à 39,04 dollars.

Le marché obligataire avançait nettement, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissant à 2,316% contre 2,399% vendredi soir et celui des bons à 30 ans à 2,918%, contre 2,989% précédemment.

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