New York (awp/afp) - Wall Street baissait légèrement mardi à la mi-séance, surveillant aux Etats-Unis les propos de Donald Trump à trois jours de son investiture et assimilant à l'international de nouveaux éléments sur le "Brexit": le Dow Jones perdait 0,16% et le Nasdaq 0,42%.

Vers 17H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 31,28 points à 19.854,45 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 23,14 points à 5.550,97 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 3,87 points, soit 0,17%, à 2.270.77 points.

"C'est assez tranquille", a résumé Sam Stovall, de CFRA. "Il n'y a pas beaucoup d'indicateurs économiques et on attend surtout la cérémonie d'investiture de vendredi."

De fait, au retour d'un week-end prolongé d'un jour férié, le calendrier macroéconomique américain s'est résumé à l'annonce d'un ralentissement de l'activité industrielle de la région de New York en janvier, laissant tout loisir aux investisseurs pour assimiler de multiples déclarations du futur président, Donald Trump.

M. Trump a tenu lors du week-end plusieurs propos que des analystes jugeaient susceptibles d'inquiéter la Bourse, alors que celle-ci avait bondi dans le sillage de son élection début novembre. Le futur chef d'Etat s'est notamment inquiété de la force du dollar, dans un entretien au Wall Street Journal, déclenchant un brusque affaiblissement du billet vert.

Il a aussi assuré vouloir maintenir une assurance-maladie "pour tous", ce qui souligne ses divergences avec une majorité parlementaire républicaine décidée à abroger sans autant de conditions la réforme "Obamacare", et tenu de nouveaux propos protectionnistes en menaçant de taxer lourdement les importations de véhicules produits par les constructeurs allemands au Mexique.

Du point de vue international, Wall Street a aussi "assimilé des propos de Theresa May, la chef du gouvernement britannique, sur le +Brexit+", ont écrit les experts de la maison de courtage Charles Schwab.

La réaction des marchés était dans l'ensemble mitigée, Mme May étant allée dans le sens d'un "Brexit dur" en évoquant une rupture "claire et nette" avec l'Union européenne, mais les investisseurs ne s'affolant pas et semblant satisfaits d'obtenir enfin des précisions sur le sujet.

Néanmoins, si la Bourse restait calme, les considérations sur le "Brexit" paraissait contribuer à "un repli des valeurs financières", comme le soulignaient les experts de Charles Schwab, l'ouverture de la place londonienne ayant une importance toute particulière pour le secteur bancaire.

- UnitedHealth baisse -

Notamment, la banque Morgan Stanley, qui a fait part de résultats solides pour 2016 avec une accélération de ses activités de courtage au quatrième trimestre, ne parvenait pas à en tirer profit à Wall Street et perdait 2,89% à 42,55 dollars.

UnitedHealth, membre du Dow Jones et acteur majeur de l'assurance maladie, perdait 1,41% à 159,52 dollars malgré une hausse de ses ventes et de son bénéfice net au dernier trimestre.

Le cigarettier Reynolds (Camel), gagnait 3,09% à 57,70 dollars après sa prise de contrôle pour presque 50 milliards de dollars par le britannique British American Tobacco (Lucky Strike).

Le producteur de pétrole Clayton Williams Energy s'envolait de 38,18% à 143,68 dollars après l'annonce de son achat pour 2,7 milliards de dollars par le groupe Noble Energy qui prenait 6,17% à 39,70 dollars.

General Motors, qui a dit investir un milliard de dollars de plus aux Etats-Unis et y créer jusqu'à 5.000 emplois supplémentaires dans les prochaines années, devenant ainsi le dernier constructeur automobile en date à céder aux injonctions de Donald Trump pour développer leurs activités sur le sol américain, prenait 0,17% à 37,41 dollars.

Dans le même ordre d'idée mais dans un différent secteur, le géant de la distribution Wal-Mart, membre du Dow Jones, s'adjugeait 2,41% à 68,75 dollars après avoir annoncé vouloir créer 10.000 emplois aux Etats-Unis en 2017.

Le joaillier Tiffany perdait 1,00% à 81,10 dollars après avoir prévenu que ses ventes pendant la période cruciale des fêtes avaient été perturbées par la proximité entre la Tour Trump et son magasin amiral à New York.

Le marché obligataire avançait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissant à 2,348% contre 2,399% vendredi soir et celui des bons à 30 ans à 2,956%, contre 2,989% précédemment.

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