* Les moteurs diesel récents ne sont pas mauvais pour la santé-Ghosn

* Le débat tombe mal dans le contexte actuel de crise du marché auto-Ghosn

* Renault maintient son estimation d'une baisse d'au moins 3% en Europe en 2013 (Actualisé avec précisions)

par Gilles Guillaume

GENEVE, 4 mars (Reuters) - Carlos Ghosn s'est interrogé lundi sur l'opportunité d'ouvrir le débat sur la dieselisation du parc automobile français dans le contexte actuel de crise du marché.

La question d'une prime à la reconversion ou d'une surtaxe sur le diesel a ressurgi ce week-end après la publication vendredi dernier d'un rapport de la Cour des comptes critiquant la fiscalité dérogatoire dont bénéficie le diesel. (voir )

Selon le ministère de l'Ecologie, les particules émises par ce type de motorisation seraient également responsables de 42.000 décès prématurés par an en France.

"Il est faux de dire que le diesel est mauvais pour la santé", a déclaré Carlos Ghosn au cours d'un dîner avec des journalistes à la veille des journées presse du 83e salon de l'automobile de Genève, soulignant que les moteurs récents répondaient à des normes très strictes.

"Si vous prenez les diesels d'il y a dix ans, c'est une autre histoire", a-t-il néanmoins ajouté.

Le PDG de Renault et de Nissan s'est en revanche interrogé sur l'opportunité d'opposer la technologie diesel, sur laquelle l'Europe est en pointe, à celle de l'essence dans le contexte actuel de marasme du marché automobile en France et en Europe.

"Avec les déficits actuels, les Etats recherchent tous les moyens possible pour trouver de l'argent", a-t-il dit. "Nous considérons que le moment est mal choisi. Après, ce sont les gouvernements qui décident."

Opposé à un relèvement de la fiscalité sur le diesel, il ne s'est pas prononcé sur l'éventualité d'une prime dite de "reconversion" car les contours de ce dispositif n'ont pas encore été précisés.

Carlos Ghosn n'a pas modifié son estimation d'une baisse de 3% au mieux du marché automobile européen en 2013 malgré un très mauvais début d'année.

"Janvier et février ont été vraiment mauvais. Mais il est trop tôt pour réviser la prévision pour l'année. Nous allons néanmoins suivre avec grande attention la manière dont la situation évolue", a-t-il déclaré.

Opel (General Motors ) a alimenté lundi à Genève la crainte d'une nouvelle dégradation de la demande sur le continent cette année, après une baisse de 8% environ du marché en 2012. Duncan Aldred, directeur commercial de la marque européenne de GM, a estimé que la baisse du marché européen pourrait atteindre 10% en 2013.

Renault table pour sa part sur une hausse de 3% du marché automobile mondial cette année mais sur une baisse d'au moins 3% en Europe. Pour la France, le groupe anticipe actuellement un repli de 3% à 5% du marché en 2013. (Edité par Wilfrid Exbrayat)

Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co., Ltd., RENAULT, General Motors Company