Francfort (awp/afp) - L'équipementier sportif allemand Adidas a vu son bénéfice net part du groupe décoller de 151% au deuxième trimestre, à 396 millions d'euros, porté par le Mondial de football en Russie et la poursuite de son recentrage sur l'Asie, les États-Unis et la vente en ligne.

Si l'équipe fétiche d'Adidas, la "Mannschaft" allemande, a été éliminée rapidement de la coupe du monde de juin-juillet, la marque aux trois bandes a tout de même profité depuis un an du tournoi, en ayant vendu à ce jour 10 millions de ballons et 8 millions de maillots dans le monde, alors qu'elle équipait au départ 12 équipes en compétition, dont 3 seulement étaient européennes.

"Le fait qu'Adidas ne soit pas allé en finale (la France et la Croatie étant habillées par le rival Nike, ndlr) n'aura qu'un impact marginal" sur les ventes dans ce sport, a déclaré son patron danois, Kaspar Rorsted, lors d'une conférence téléphonique.

Entre avril et juin, le chiffre d'affaires hors effets de change a globalement augmenté de 10%, à 5,26 milliards d'euros (contre +4,4% en euros), la marque Adidas ayant bondi de 12%, tandis que Reebok, sa filiale américaine de fitness, a reculé de 3%.

Si les ventes en monnaie locale ont décollé en Russie (+14%), en Chine (+27%) ou encore en Amérique du Nord (+15,6%), elles sont restées à la traîne en Europe de l'Ouest (-0,1%).

"Nous avons connu des défis au moment de réorganiser notre réseau de distribution" en Europe, a expliqué le patron du groupe. En conséquence, le management de cette région a été changé en vue de relancer des ventes restées très dynamiques ces dernières années.

A partir d'un marge brute en hausse de 2 points, à 52,3%, obtenue grâce à un meilleur "mix" des produits vendus et au boom du commerce en ligne, le bénéfice opérationnel a grimpé de 17% à 592 millions d'euros.

Reebok reste néanmoins une filiale déficitaire 13 ans après avoir été rachetée pour près de 3,1 milliards d'euros.

Au plan financier, Reebok ne vaut plus que 800 millions d'euros au bilan du groupe, après une dépréciation de 475 millions d'euros effectuée au titre de l'année 2016 suite à un récent audit de la chambre allemande des experts-comptables, a expliqué jeudi Adidas.

Cette correction sera sans effet sur l'année 2018 et n'obère pas les perspectives de la marque, qui doit toujours "redevenir profitable vers 2020", a déclaré M. Rorsted.

L'ex-chanteuse Victoria Beckham, recrutée en 2017 comme styliste pour relancer la marque recentrée sur le fitness et la clientèle féminine, a présenté sa première petite collection pour Reebok le mois dernier, une ligne minimaliste inspirée par les années 90 et l'ancienne star du basket-ball Shaquille O'Neal.

"Nous sommes convaincus qu'elle apportera beaucoup d'innovation et de créativité à notre marque", a déclaré M. Rorsted.

Pour 2018, le groupe d'Herzogenaurach (sud) a confirmé son objectif d'une croissance de "près de 10%" de son chiffre d'affaires et d'une marge opérationnelle entre 10,3 à 10,5%, contre 9,8% réalisés en 2017.

A la Bourse de Francfort, le titre gagnait vers 10H55 GMT 7,69% à 205,20 euros, largement en tête au sein d'un Dax en léger recul de 0,16%.

afp/rp