Zurich (awp) - Laurent Freixe, directeur général de Nestlé, a indiqué dans le journal Le Temps continuer à rechercher des partenaires pour sa filiale Nestlé Waters. En mai, Reuters affirmait que le géant agroalimentaire romand comptait se séparer de sa division eaux cette année pour se concentrer davantage sur ses marques principales.

"Je peux confirmer que nous avons engagé des discussions avec des partenaires potentiels", a affirmé le patron dans l'édition papier du week-end du quotidien romand. "L'idée est de développer cette activité ainsi que les boissons premium qui offrent de bonnes perspectives à long terme. Il est évident que l'agenda réglementaire crée des incertitudes." L'opération doit être réalisée "le plus vite possible".

Nestlé fait face à un scandale en France lié à des traitements illégaux de ses eaux minérales, en particulier pour sa marque phare Perrier, dans le sud du pays. M. Freixe concède "une série d'événements malheureux". L'entreprise doit "absolument restaurer cette confiance, ce qui passe par la transparence mais aussi par le développement de notre présence sur ce territoire". Il ne précise pas la forme que prendrait ce renforcement.

Le préfet du Gard doit se prononcer avant le 7 août sur la demande de renouvellement de l'autorisation d'exploitation des forages destinés à la fabrication d'eau minérale naturelle. "Nous sommes en discussion quant à la manière d'adapter notre système de production pour répondre aux exigences les plus élevées", a assuré le patron du poids lourd du SMI. "Notre scénario de base est évidemment de continuer à exploiter la source d'eau minérale naturelle Perrier".

Début mai, la préfecture a sommé Nestlé Waters Supply Sud, la filiale qui exploite la source gardoise de Vergèze de retirer dans un délai de deux mois les filtres qui modifient le microbisme de l'eau, c'est-à-dire les constituants qui lui confèrent ses propriétés.

Laurent Freixe a souligné pouvoir "opérer en conformité pour la majorité de l'activité". Dans le même temps, la multinationale a identifié "un grand potentiel de développement dans les boissons saines et premium. C'est pourquoi nous avons créé la marque de boissons aromatisées Maison Perrier [sans l'appellation d'eau minérale naturelle, ndlr]".

Réinvestir dans Nespresso

A propos des droits de douane qui pourraient affecter Nespresso, dont les capsules sont produites en Suisse romande, M. Freixe a affirmé ne pas travailler sur le scénario du pire, soit une délocalisation aux Etats-Unis. "Il y a beaucoup de choses que nous pouvons entreprendre pour améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement de Nespresso", selon lui. "Il faut aussi observer l'impact définitif des tarifs douaniers. En l'état, il nous semble gérable."

D'après lui, "le jour où nous aurons besoin de capacités de production supplémentaires, la question de savoir où nous allons investir pourrait se poser."

Le groupe, qui compte 31 marques dont le chiffre d'affaires dépasse 1 milliard de francs suisses dont Nespresso, doit se montrer plus compétitif pour le café portionné en Europe. "Ceci implique de réinvestir dans la marque et sa visibilité". En Amérique du Nord, "le système Vertuo Line, qui permet de préparer des cafés longs, connaît une croissance rapide". Les perspectives sont "également prometteuses dans les pays émergents", avec le lancement de Nespresso en Inde. 

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