par Matthieu Protard

La banque, détenue à 71,54% par BPCE (Banque populaire - Caisse d'épargne), a dégagé un bénéfice net de 464 millions d'euros sur les trois premiers trimestres de l'année contre une perte de 1,8 milliard un an plus tôt.

Le consensus indicatif réalisé par la rédaction de Reuters auprès de huit analystes tablait sur un bénéfice net de 365 millions d'euros.

"Ce sont de bons résultats tirés par la BFI, et plus particulièrement dans le fixed income (taux), les devises et les matières premières", commente un analyste parisien qui n'a pas souhaité être nommé.

"La banque confirme son redressement général maintenant qu'elle n'a plus l'épée de Damoclès des actifs toxiques", poursuit-il.

Natixis a redit qu'elle visait un produit net bancaire (PNB) supérieur à 6 milliards d'euros en 2010 mais la banque s'est refusée à toute prévision de résultat.

"Ce n'est pas dans notre politique de donner une 'guidance' (prévision) sur nos résultats", a déclaré François Pérol, le président du conseil d'administration de Natixis, lors d'une conférence téléphonique.

"On est dans un environnement qui reste incertain, on est dans un environnement qui reste volatil. Il faut être prudent", a-t-il ajouté.

DÉBUT DES RÉFLEXIONS SUR COFACE

Sur le premier trimestre, la banque a enregistré un PNB, calculé hors impact des actifs toxiques, en progression de 24%, à 1,64 milliard d'euros. Ses provisions pour pertes sur le crédit ont baissé de 37%.

"C'est très difficile de prévoir un coût du risque de façon spécifique mais aujourd'hui ce que l'on constate c'est qu'il n'y a pas de détérioration du coût du risque", a dit François Pérol au sujet de l'évolution à venir des provisions de Natixis.

BPCE, qui publiait aussi ses comptes trimestriels, a de son côté rapporté un résultat net de 1.010 millions d'euros pour le premier trimestre.

La semaine dernière, BNP Paribas et Société générale ont fait état d'un bénéfice net de respectivement 2,28 milliards et 1,06 milliard d'euros pour le premier trimestre.

Touchée de plein fouet par la crise financière, Natixis a procédé dès 2008 à une réorganisation complète de ses activités et bénéficie depuis l'été 2009 de la garantie de sa maison mère sur ses actifs toxiques.

La banque, qui est sur le point de finaliser la vente de ses activités de capital investissement pour compte propre en France à Axa Private Equity, s'est attelée à redresser durablement la rentabilité de sa filiale d'assurance crédit Coface qui pourrait être cédée à terme.

François Pérol a précisé qu'au premier trimestre, la Coface avait dégagé un bénéfice net de 26 millions d'euros.

"Le redressement est en bonne voie. Ce qui veut dire qu'on peut commencer à avoir des réflexions stratégiques pour savoir si nous sommes durablement le seul et meilleur actionnaire de la Coface", a souligné le patron de Natixis. "Nous en sommes vraiment au début des réflexions".

EXPOSITION LIMITÉE SUR LES PÉRIPHÉRIQUES

Sous la pression des marchés financiers, les deux établissements ont, comme les autres banques françaises, fini par chiffrer en fin de semaine dernière leur exposition à la Grèce. Elle s'élève à 2,1 milliards d'euros pour BPCE dont 882 millions pour Natixis.

Les deux banques ont toutefois refusé de donner une exposition détaillée à la dette souveraine du Portugal, de l'Irlande, l'Espagne et la Grèce, se contentant de dire que cette exposition était "limitée".

L'agence de notation Fitch a estimé mardi que l'exposition des banques françaises à la Grèce n'aurait pas d'incidence immédiate sur leur note.

Depuis le début de l'année, l'action Natixis a gagné 5,72% et surperforme du coup l'indice sectoriel Eurostoxx 600 des banques européennes en baisse de plus de 5% depuis le 1er janvier. Elle avait bouclé l'année 2009 sur un bond de 184%.

Le Crédit agricole publiera ses comptes trimestriels mercredi après la clôture la Bourse de Paris.

Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot