Celle-ci survient après que Nacon ait publié un chiffre d'affaires trimestriel en-deçà des attentes, et revu à la baisse ses objectifs pour l'exercice 2024. L’exercice 2025 devrait en revanche indiquer « une forte progression », sorties en série obligent.
Ancienne filiale de Bigben Interactive, coté en bourse de manière indépendante depuis 2020 et indirectement contrôlé par Vincent Bolloré, le groupe dirigé par Alain Falc n’a pourtant pas démérité.
Son chiffre d’affaires et son profit d’exploitation avant amortissements, ou EBITDA, ont tous les deux cru de manière synchrone d’environ 45% depuis la séparation avec Bigben. Mais la valorisation a fondu comme neige au soleil sur la période, avec une valeur d’entreprise passée elle de x8 fois l'EBITDA à x2.5 celui-ci.
C’est qu’entre-temps le nombre de jeux en développement dans les tuyaux a doublé, de même que se sont multipliées les operations de croissance externe. Cette stratégie positionne bien le groupe à long terme ; à court terme, en revanche, elle tire sur la bête et draine tout le cash-flow disponible.
Nacon a ainsi du procéder à une augmentation de capital plus tôt cette année ; les nouveaux titres ont ainsi été émis à une valorisation très supérieure à celle du moment. Inexistant lors de ses débuts boursiers, l’endettement, de son côté, a également beaucoup augmenté en cinq ans.
Les retours sur investissement se font attendre. En parallèle, le groupe lillois n’échappe pas au paradigme déjà plusieurs fois observé par les analystes de Zonebourse chez les éditeurs de jeux vidéos : une intensité capitalistique si élevée qu'elle consomme l'intégralité des profits. Voir à ce sujet Paradox Interactive AB : Demi-surprise.