LONDRES, 17 avril (Reuters) - Mulberry risque d'attendre deux ans avant de renouer avec la croissance des bénéfices après la décision du groupe de luxe britannique d'abandonner la stratégie tendant vers le très haut de gamme lancée il y a deux ans, a déclaré jeudi Godfrey Davis, le directeur général par intérim.

Ce dernier remplace le Français Bruno Guillon, à l'origine de la stratégie haut de gamme, qui a été poussé vers la sortie le mois dernier. (voir )

Sous son mandat, Mulberry a été contraint de lancer à trois reprises un avertissement sur résultats et, si la capitalisation boursière avait atteint un pic de 1,5 milliard de livres (1,8 milliard d'euros) peu après l'arrivée de Bruno Guillon en mars 2012, elle est aujourd'hui revenue à 425 millions.

Le jour de l'annonce de la démission de Bruno Guillon, le 20 mars, le titre avait rebondi de plus de 5% et encore de plus de 7% le lendemain. Mais, depuis le début de l'année, il reste en repli de quelque 26,5% après des reculs de 18,62% sur 2013 et de 20,5% sur 2012.

Après un passage en revue de ses activités, Mulberry a dit qu'il vendrait davantage de sacs à des prix plus abordables, ce qui a conduit le fabricant de sacs à main Bayswater et Alexa a une nouvelle fois avertir sur ses résultats.

Mulberry entrevoit ainsi un bénéfice imposable 2013-2014 de 14 millions de livres, soit près de moitié de celui de l'exercice précédent.

Quelque 60% des sacs fabriqués par Mulberry sont vendus à un prix inférieur à 1.000 livres, avec un nombre élevé d'articles s'écoulant à 700 livres.

Godfrey Davis a dit à Reuters qu'il voulait se concentrer sur une augmentation des ventes au prix de 500 livres, une nouvelle gamme devant faire son apparition dans les magasins en juin.

Mulberry, détenu à 56% par les milliardaires singapouriens Christina Ong et Ong Beng Seng, est toujours en quête d'un remplaçant permanent pour Bruno Guillon. (Kate Holton et Maid Maidment, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)