Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini quasi inchangée mercredi, les investisseurs jouant la prudence après les récentes hausses de la place financière nippone et avant les chiffres mensuels américains sur l'emploi attendus vendredi.

A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a avancé de 0,06% à 20.626,66 points, toujours à ses plus hauts niveaux de clôture depuis août 2015.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pris pour sa part 0,01% (+0,10 point) à 1.684,56 points.

Au même moment, le dollar tournait autour de 112,53 yens, contre 113,10 yens mardi à la fermeture, et l'euro est remonté à 132,50 yens contre 132,43 yens, des mouvements qui incitent à vendre des titres de groupes exportateurs et à encaisser des bénéfices.

La Bourse de Tokyo avait commencé la séance en légère progression, dans la foulée des nouveaux records de Wall Street mardi soir grâce à des indicateurs favorables et une conjoncture mondiale porteuse. Le Dow Jones a affiché sa cinquième journée de hausse d'affilée, le Nasdaq et le S&P 500, leur progression consécutive.

La prudence a en revanche été de mise à Tokyo, les investisseurs "demeurant à distance d'une course à la montée des prix" des titres "alors que le rapport sur l'emploi américain sera publié vendredi", a relevé Yoshihiro Ito, de Okasan Online Securities.

Les derniers chiffres mensuels avaient fait état en août d'une légère baisse des créations d'emplois à 156.000 et d'une petite progression du taux de chômage à 4,4%. Le mois dernier, la banque centrale américaine avait maintenu ses estimations de chômage inchangées pour 2017 (à 4,3%) tout en prévenant que les ouragans Harvey et Irma auraient un impact sur l'économie "à court terme".

En outre, le contexte politique au Japon pèse sur l'élan du marché, les investisseurs de la place nippone préférant prendre des bénéfices après plusieurs séances consécutive de progression.

Pour Ayako Sera, de Sumitomo Mitsui Trust Bank, les "investisseurs sont réticents à faire grimper les valeurs à de nouveaux sommets" en deux ans, en raison de la proximité d'élections législatives le 22 octobre dans le pays. Il s'agit d'un "scrutin où pourrait se jouer la poursuite de la stratégie de relance abenomics" du Premier ministre Abe, a-t-il indiqué à l'agence Bloomberg News.

Du côté des valeurs, Nissan a chuté de 1,17% à 1.089,5 yens. Selon plusieurs médias japonais, le constructeur japonais aurait intentionnellement fait croire que des contrôles spéciaux pour les modèles destinés au marché intérieur avaient été effectués par des employés certifiés, ce qui n'était pas le cas.

Nissan avait annoncé lundi le rappel au Japon de 1,21 million de véhicules, afin de procéder à de nouvelles inspections, admettant que celles effectuées l'avaient été par des personnes certes habilitées à réaliser les tests de véhicules pour l'exportation, mais pas de ceux destinés au marché nippon.

Les autres titres du secteur ont également souffert mais dans une moindre mesure: Toyota a reculé de 0,25% à 6.730 yens et Mitsubishi Motors de 0,66% à 892 yens.

Japan Display, spécialiste des écrans de tablettes et smartphones, s'est envolé de 23,9% à 274 yens sur des informations de presse concernant la fabrication en masse de modèles électroluminescents (OEL ou Oled), un marché en plein essor.

L'action de la compagnie Tepco a fini inchangé à 461 yens, ne profitant pas de l'annonce d'un feu vert technique pour relancer ses réacteurs, une première pour cet opérateur considéré comme responsable de l'accident nucléaire de Fukushima en 2011.

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