Avec cette initiative, Microsoft marque une évolution stratégique notable. Longtemps perçu comme un allié privilégié d’OpenAI, auquel il a injecté plusieurs milliards de dollars, l’entreprise de Redmond se positionne désormais comme un acteur plus “neutre” de l’écosystème IA. Satya Nadella, PDG de Microsoft, a souligné l’importance de permettre aux développeurs de “panacher” les modèles selon leurs besoins, tout en garantissant la même fiabilité que celle assurée pour les modèles d’OpenAI.

L’offre Azure comprendra ainsi les modèles Grok 3 et Grok 3 mini de xAI, les modèles Llama de Meta, ainsi que ceux de Mistral et Black Forest Labs. Au total, ce sont désormais plus de 1 900 modèles d’IA qui sont accessibles aux clients Azure, tous hébergés directement dans les centres de données de Microsoft afin d’assurer leur disponibilité, même en période de forte demande.

Un nouvel agent pour automatiser le développement logiciel

Autre annonce phare : Microsoft a présenté une version évoluée de GitHub Copilot, désormais qualifiée “d’agent de codage”. Contrairement aux versions précédentes, qui assistaient les développeurs en générant du code contextuel, ce nouvel agent est capable de réaliser de manière autonome des tâches de développement à partir d’instructions générales.

Par exemple, un utilisateur pourra lui soumettre la description d’un bug ainsi qu’une stratégie de correction, et l’agent exécutera la tâche complète avant de soumettre son travail à validation. Cette fonctionnalité se positionne face à Codex, le nouvel agent concurrent récemment présenté par OpenAI.

Des agents IA personnalisés pour les entreprises

Microsoft a également levé le voile sur Azure Foundry, une plateforme permettant aux entreprises de créer leurs propres agents IA internes, adaptés à des cas d’usage métier spécifiques. Ces agents pourront s’appuyer sur un ou plusieurs modèles disponibles dans Azure, offrant ainsi une grande flexibilité d’intégration.

Selon Asha Sharma, vice-présidente produit de Microsoft AI Platforms, la diversité des modèles permettra aux entreprises de choisir la solution la plus adaptée à leurs besoins, tout en tirant parti des capacités d’Azure à réserver et mutualiser les ressources entre les modèles les plus populaires.

Microsoft a par ailleurs introduit une nouveauté symbolique mais structurante : les agents IA disposeront désormais d’un identifiant numérique équivalent à celui des employés humains dans les systèmes d’information des entreprises. Une manière d’ancrer plus profondément ces entités dans l’organisation numérique des entreprises.

Pour Bob O’Donnell, président du cabinet TECHnalysis Research, cette approche représente une avancée majeure mais aussi un tournant : "Le fait de considérer les agents comme des collaborateurs numériques ouvre la voie à des capacités inédites, tout en posant de nouvelles questions sur l’impact de l’IA dans les environnements de travail."

Avec ces annonces, la firme de Redmond poursuit la construction d’un écosystème IA élargi, moins dépendant d’un partenaire unique, et capable de séduire une clientèle professionnelle à la recherche de stabilité, de diversité de choix et de puissance de calcul fiable.