La nouvelle de l'enquête intervient quelques jours avant un grand sommet sur l'IA à Paris, qui doit accueillir des dirigeants mondiaux, notamment le vice-président américain JD Vance et le Premier ministre indien Narendra Modi, ainsi que des dirigeants d'Alphabet et de Microsoft.
Le parquet de Paris a déclaré avoir lancé l'enquête après avoir été contacté le 12 janvier par un parlementaire alléguant que des algorithmes biaisés dans l'X étaient susceptibles d'avoir faussé le fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données.
X, anciennement connu sous le nom de Twitter, n'a pas répondu à une demande de commentaire.
L'enquête souligne la méfiance croissante du monde entier à l'égard du pouvoir de X, le nom donné à Twitter par le milliardaire de la technologie Musk après qu'il a acheté le réseau de médias sociaux.
M. Musk a utilisé X pour soutenir personnellement des partis et des causes de droite dans des pays tels que l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ce qui a suscité des inquiétudes quant à l'ingérence étrangère indue.
Le parlementaire centriste français Eric Bothorel, en poste sur X, a déclaré qu'il avait écrit à l'unité de cybercriminalité J3 du bureau des procureurs de Paris pour lui faire part de ses inquiétudes quant à l'utilisation par X d'algorithmes biaisés, selon un rapport de Franceinfo.
"Les procureurs et les assistants spécialisés du service de lutte contre la cybercriminalité sont en train de l'analyser et de procéder aux premières vérifications techniques", a déclaré le parquet de Paris dans un courriel adressé à Reuters.
"J'ai envoyé une lettre au parquet cyber J3 à ce sujet le 12 janvier", a écrit M. Bothorel sur X.
L'unité J3 du bureau des procureurs de Paris a mené l'année dernière l'enquête sur le patron de Telegram, Pavel Durov, qui a été arrêté après avoir atterri dans un aéroport parisien. M. Durov, qui est en liberté sous caution, nie les allégations, mais Telegram a depuis déclaré qu'il coopérait plus étroitement avec la police pour supprimer les contenus illégaux.
L'unité J3 a montré sa volonté d'utiliser des lois nouvelles et agressives pour cibler les propriétaires des principales plateformes.
L'année dernière, X a été bloqué pendant plus d'un mois au Brésil pour n'avoir pas empêché la diffusion de fausses informations, avant de se conformer à une ordonnance de la Cour suprême qui a permis le rétablissement du réseau. (Reportage de Dominique Vidalon ; Rédaction de Benoit Van Overstraeten, Alexander Smith et David Gregorio)