Shanghai (awp/afp) - Playtika, filiale de jeux en réseau du géant américain des casinos Caesars, va être rachetée par un consortium chinois pour 4,4 milliards de dollars, avec l'appui du fondateur du géant du commerce en ligne Alibaba, ont-ils annoncé lundi.

Ce consortium, composé de 11 fonds d'investissement, s'est mis d'accord pour racheter l'une des unités de Caesars Interactive Entertainment (CIE), la branche de jeux en ligne de Caesars Entertainment, mastodonte de l'industrie des casinos aux Etats-Unis.

Playtika, l'unité rachetée par ces investisseurs chinois, est basée en Israël et développe des jeux en réseau et en ligne (comme le populaire "Slotomania", disponible sur Facebook, ou "Bingo Blitz") imitant des jeux de casinos.

Mais à l'inverse d'autres applications de jeux en ligne proposées par CIE, les joueurs ne sont enjoints à parier qu'une monnaie virtuelle non convertible -- même si Playtika commercialise également des options supplémentaires payantes.

Cette acquisition --réalisée entièrement en numéraire-- s'inscrit dans les efforts croissants pour développer l'offre de contenus accessible sur les smartphones chinois.

Un marché en plein essor et aux besoins colossaux dans un pays où quelque 600 millions d'internautes accèdent au web via leur téléphone portable, selon des chiffres officiels, et où les jeux mobiles sont immensément populaires.

Le géant chinois de l'internet Tencent avait ainsi annoncé en juin le rachat pour 8,6 milliards de dollars de Supercell Oy, le concepteur finlandais de jeux vidéo pour smartphones --créateur de "Clash of Clans".

Parmi les firmes d'investissement du consortium rachetant Playtika, figure Yunfeng Capital, cofondé par Jack Ma --également fondateur du numéro un chinois du commerce en ligne Alibaba.

On y trouve également une filiale d'investissement du grand groupe de jeux vidéo en ligne Shanghai Giant Network (50 millions de joueurs actifs connectés chaque mois).

Cette dernière a expliqué lundi que le consortium prévoyait de lever au total 4,5 milliards de dollars pour le rachat et les frais afférents.

Robert Antokol, directeur général de Playtika, a affirmé dans un communiqué que cette acquisition offrirait à sa firme "un accès à des marchés émergents énormes et en forte croissance". L'opération doit être finalisée d'ici la fin de l'année.

Les jeux d'argent restent strictement prohibés en Chine populaire --d'où sont également bannis les casinos-- et les autres jeux de CIE (poker, roulette, etc...) permettant de parier et de gagner de véritables sommes d'argent ne sont pas concernées.

Playtika, rachetée par CIE en 2011, continuera d'opérer de façon indépendante. La société assure que plus de six millions de personnes à travers le monde chaque jour jouent à ses jeux.

afp/rp