En avril, la société a été placée sous une procédure de conciliation, pour tenter de trouver une sortie par le haut avec l’aide d’une experte nommée par le tribunal. Deux options étaient sur la table : soit trouver un repreneur solide capable de racheter l’ensemble de l’entreprise (dans le cadre d'une offre dite in bonis), soit vendre une partie de ses activités à d’autres entreprises intéressées via un plan de cession.

Malheureusement, personne ne s’est proposé pour racheter McPhy dans son ensemble. Seules quelques offres, incomplètes, visant des morceaux de l’entreprise, ont été remises. Cela signifie qu’il n’y aura pas de sauvetage global.

Résultat probable : McPhy devrait être placée en liquidation judiciaire et la valeur des actions va tendre vers zéro.

C'est triste, mais cela illustre les risques inhérents à ce type de pari, comme nous l'avons déjà évoqué dans "Fallait pas l'Inviter : L'Hydrogène" en fin d'année dernière.

Sur les 5 derniers exercices, McPhy a englouti 200 M€ de trésorerie, ce qui n'est pas forcément un problème quand une société est bien financée et que ses perspectives de génération de liquidités s'améliorent. Mais malheureusement pour l'entreprise, la hype de l'hydrogène s'est évaporée. Trop avant-gardiste peut-être. Trop tôt, en tout cas.

On notera que l'ETF L&G Hydrogen Economy UCITS ETF, spécialisé dans l'hydrogène, n'est pas totalement hors jeu en dépit des souffrances de certains petits acteurs. C'est parce qu'il est dominé par quelques vedettes plus généralistes comme Siemens AG, Air Liquide ou Orsted. Il faut aussi souligner que certains acteurs tirent leur épingle du jeu dans d'autres domaines. Lhyfe, par exemple, que nous avons un peu rudoyé par le passé, multiplie les succès commerciaux, en attendant que le modèle économique porte éventuellement ses fruits. Même remarque pour Hydrogène de France, qui se débat dans un contexte difficile en espérant arriver à terme à gagner de l'argent. Malgré tout, ces petites capitalisations affichent des parcours boursiers très décevants.