Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluaient en petite hausse mardi alors que Donald Trump souffle le chaud et le froid sur l'économie mondiale. L'imprévisible président américain a d'une part évoqué, une réflexion quant à des droits de douane sur la pharmacie et les semi-conducteurs, et d'autre part, tenu des propos plus rassurants concernant l'automobile.
Vers 15h30, Francfort prenait 1,12%, Londres 1,00% et Milan 2,01%. Paris gagnait 0,34%. La Bourse suisse se montrait quant à elle plus hésitante, son indice phare SMI progressant peu avant 16h10 de 0,65%.
A Wall Street, dans les premiers échanges, le Dow Jones avançait de 0,17%, l'indice Nasdaq de 0,25% et l'indice élargi S&P 500 de 0,20%.
Les marchés "continuent de réagir à toute annonce ou tout revirement sur les droits de douane en espérant que le pire puisse être évité", résument les analystes de Natixis. Le ministère du Commerce américain a ouvert une enquête visant à déterminer si la prépondérance des importations dans les secteurs de la pharmacie et les semi-conducteurs présente un risque pour la sécurité nationale. C'est à l'issue de ce type d'enquête que Donald Trump avait pu imposer des droits de douane sectoriels de 25% sur l'acier et l'aluminium, ainsi que l'automobile.
Cette annonce survient quelques jours à peine après qu'il a suspendu les surtaxes appliquées à l'électronique. Parallèlement, il a semblé lundi ouvert à un compromis sur les lourdes surtaxes douanières de 25% qui pénalisent depuis deux semaines les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux États-Unis.
Le président américain s'est dit prêt à "regarder comment aider les constructeurs", assurant qu'il ne voulait "faire de mal à personne". L'ensemble du secteur automobile en profitait en Bourse. A Paris, Stellantis prenait 6,12% et Renault 1,07%. A Francfort, Mercedes grimpait de 2,68%, BMW 2,94% et Volkswagen 2,79%. Les équipementiers en bénéficiaient aussi, à l'image de Continental (+3,06%), Forvia (+6,52%) et Valeo (+6,95%).
Les actifs américains se stabilisent
Les allers-retours de Donald Trump sur ses droits de douane provoquent de "graves dommages" en raison "d'un niveau d'incertitude extrême quant à la crédibilité et à la direction de la politique économique" américaine, notent les analystes de Deutsche Bank. "Le monde est confronté à une crise de confiance envers le dollar" et les actifs américains en général, poursuivent-ils.
Le billet vert reprenait quelques couleurs. Il gagnait 0,29% face à la monnaie unique, à 1,1319 dollar pour un euro et 0,51% par rapport au franc à 0,8191 franc.
Mais depuis le fameux "Jour de la Libération" le 2 avril dernier, date de l'annonce des droits de douane américains colossaux visant les importations de la plupart des pays et déjà partiellement suspendus, le dollar a perdu plus de 4,5% face à l'euro.
Côté obligations d'État américaines, le taux d'intérêt à dix ans restait stable, à 4,36%, contre 4,38% lundi en clôture, après un pic à 4,58% vendredi.
Preuve d'une grande incertitude, l'or demeurait très recherché, prenant 0,40% à 3223 dollars l'once.
Hermès première capitalisation boursière du CAC40
Le groupe de luxe français Hermès est passé en première position du CAC 40 en termes de capitalisation boursière, détrônant son rival LVMH, qui dévisse au lendemain de la publication de résultats trimestriels décevants. La valeur d'Hermès (-0,60%) en Bourse atteignait 246,59 milliards d'euros, contre 243,38 milliards d'euros pour LVMH, selon les calculs de l'AFP.
Le numéro un mondial du luxe LVMH voyait en effet son action dégringoler de plus de 8% à Paris. L'entreprise du milliardaire Bernard Arnault a enregistré au premier trimestre un recul de 2% de ses ventes, à 20,3 milliards d'euros, moins bien que les prévisions de la plupart des analystes.
Le pétrole fléchit
Les cours du pétrole fléchissaient à peine, après que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la baisse sa prévision de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2025 de 300'000 barils par jour, à 730'000 b/j.
Le baril de WTI américain perdait 0,13% à 61,45 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,15% à 64,78 dollars.
afp/vj