PARIS, 28 janvier (Reuters) - Le géant français du luxe LVMH se dit "confiant" pour 2025 mardi après avoir annoncé des ventes meilleures que prévu au quatrième trimestre, alimentant donc les espoirs pour le secteur.
Propriétaire de nombreuses marques, dont le fabricant de sacs à main Louis Vuitton et le cognac Hennessy, LVMH a fait état d'une croissance organique de ses ventes sur les trois mois à fin décembre de 1% à 23,93 milliards d'euros.
Sa principale division, celle de la mode et de la maroquinerie, a presque égalé ses ventes de l'année précédente, tandis que sa division consacrée à la distribution - dont la chaîne de magasins Sephora - et celle pour l'horlogerie-joaillerie ont vu leurs ventes croître de 7% et 3% respectivement.
Le groupe livre donc des résultats meilleurs qu'attendu. Un consensus Visible Alpha cité par Morgan Stanley anticipait une baisse des ventes totales de 1,6%.
"Malgré un contexte géopolitique et macroéconomique encore incertain, le groupe reste confiant" pour 2025, a déclaré LVMH dans un communiqué publié mardi.
Le directeur financier du groupe, Jean-Jacques Guiony, a déclaré mardi à des journalistes que LVMH constatait "une légère tendance à l'amélioration aux Etats-Unis et en Europe en fin d'année", la mode et la maroquinerie ayant davantage contribué à la croissance qu'au début de l'année.
La division mode du groupe, qui comprend Louis Vuitton et Dior, a annoncé des ventes en baisse de 1% à 11,139 milliards d'euros, soit une diminution moindre que celle de 3,3% prévue par le consensus Visible Alpha. Cette division représente presque la moitié du chiffre d'affaires de LVMH.
Des analystes de Bernstein ont cependant estimé dans une note publiée mardi que ces performances "n'ont pas répondu aux attentes revues à la hausse" à la suite des résultats de Richemont.
Propriétaire de la marque Cartier, Richemont a fait état le 16 janvier de performances robustes pour sa fin d'année, du fait du dynamisme du marché américain sur lequel les acteurs du luxe s'appuient pour nourrir leur croissance, alors que la demande des clients chinois demeure morose.
La marque britannique Burberry a également dépassé les attentes grâce aux dépenses des clients américains.
Néanmoins, les résultats de LVMH, champion de l'industrie et première capitalisation boursière européenne, constituent un encouragement supplémentaire pour les investisseurs en quête de signes de sortie de crise.
D'après le cabinet de conseil Bain & Company, les ventes mondiales du secteur du luxe ont chuté de 2% l'an dernier, plombées par la morosité de l'économie chinoise.
Les ventes trimestrielles de LVMH ont augmenté de 3% aux Etats-Unis et de 4% en Europe, tandis qu'elles ont diminué de 10% dans la région asiatique, une baisse moindre que celle du troisième trimestre, de 16%.
Les titres des groupes de luxe, volatiles depuis la fin du boom post-pandémie de Covid 19, ont fortement augmenté depuis le début de l'année 2025; avec Richemont en hausse de 25%, Hermès de 15% et LVMH de 19%.
"OPTIMISME AUX ETATS-UNIS"
Maximiser les ventes aux États-Unis, principal moteur de croissance du secteur cette année, tout en naviguant dans un climat politique potentiellement délicat marqué par les menaces de tarifs douaniers du président Donald Trump, pourrait devenir l'un des défis du PDG de LVMH, Bernard Arnault, et de ses principaux dirigeants cette année.
"Je reviens des USA et j'ai noté le vent d'optimisme qui règne dans ce pays. En revenant en France, c'est un peu la douche froide. Quand on arrive aux Etats-Unis, on vous accueille à bras ouverts", a déclaré Bernard Arnault mardi lors de la présentation des comptes annuels de LVMH.
Le PDG a ajouté qu'en France, "il faudrait faire comme aux Etats-Unis et prendre quelqu'un pour slasher la bureaucratie".
La présence de la famille Arnault à l'investiture de Donald Trump, aux côtés de milliardaires américains dont Elon Musk et Mark Zuckerberg, a été perçue comme un signe que la famille est bien placée pour protéger ses activités dans le pays. "Je pense qu'il est logique que les grands entrepreneurs du luxe soient proches de la nouvelle administration américaine", estime Luca Solca, analyste chez Bernstein. (Reportage par Mimosa Spencer et Dominique Patton, version française Florence Loève, édité par Kate Entringer et Zhifan Liu)