LVMH fait moins bien que ses rivaux au T4, le titre recule
Le 29 janvier 2025 à 09:10
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29 janvier (Reuters) - Le groupe de luxe LVMH
reculait mercredi à l'ouverture de la Bourse de Paris malgré une
hausse de ses ventes au quatrième trimestre, qui n'ont cependant
pas impressionné les investisseurs au regard des résultats de
ses concurrents.
Le titre LVMH cédait 4,87% à 714,50 euros à 08h07 GMT. Le
CAC 40 reculait au même moment de 0,39%.
Son concurrent français Kering reculait de 6% dans
son sillage et le suisse Richemont de 0,2%.
Le géant français du luxe a fait état mardi d'une croissance
organique de ses ventes sur la période octobre-décembre de 1% à
23,93 milliards d'euros. Les analystes anticipaient une baisse
de 1,6% selon un consensus Visible Alpha cité par Morgan
Stanley.
"Avec des concurrents dans le luxe (Richemont, Burberry,
Cucinelli, Zegna) ayant fait état d'une amélioration
significative de leurs ventes en glissement trimestriel et
dépassant les attentes, la barre pour LVMH a indéniablement été
relevée ces dernières semaines", commente Thomas Chauvet,
analyste chez Citi.
Les ventes meilleures que prévu du groupe et de la division
Mode & Maroquinerie ne sont "probablement pas suffisantes pour
qualifier cela de point d'inflexion", a-t-il ajouté.
Les analystes de JPMorgan considèrent que "le rythme
d'accélération n'a pas été à la hauteur de celui observé chez
les pairs jusqu'à présent, ni des attentes plus élevées de la
part des acheteurs (...)".
De leur côté, les analystes de Bernstein retiennent "le bon
début du mois de janvier et la nette progression chez Tiffany".
Le PDG du groupe, Bernard Arnault, s'est dit mardi "très
confiant" pour 2025.
(Rédigé par Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)
Né à Roubaix en 1949, Bernard Arnault est fils d'un entrepreneur en bâtiment et travaux publics. Polytechnicien, il reprend l'entreprise familiale, Ferret-Savinel, au point d'en devenir le patron en 1978 et d'en faire un promoteur immobilier, Ferinel.
En 1981, il s'exile aux Etats-Unis où il tente d'y lancer Ferinel. Pas bien longtemps : en 1984, il revient en France pour racheter la financière Agache-Willot, qui contrôle Marcel Boussac, un conglomérat en déconfiture. Arnault n'en conserve que le grand magasin Le Bon Marché et Christian Dior, pierre angulaire de son groupe actuel, en axant sa stratégie sur les marques de luxe.
Cette période est aussi celle de « raider » pour Bernard Arnault, qui entre au capital de LVMH dans la seconde moitié des années 80, profitant d'OPA hostiles et des turbulences boursières. L'ensemble constitue le premier groupe mondial de luxe, rassemblant des marques allant de Louis Vuitton à Kenzo en passant par Guerlain, Givenchy, Chaumet, Moët & Chandon, Krug... Il est aussi un magnat de la presse française : le groupe Les Echos, Investir ou Radio Classique.
C’est ainsi qu’en 1989, Bernard Arnault est le principal actionnaire de son groupe LVMH (Louis Vuitton – Moët Hennessy), qui se positionne comme le leader mondial dans le secteur du luxe. Il occupe aussi, grâce à ses holdings de famille, la fonction de Président du Directoire de son groupe Arnault S.E.A.
Première fortune française d'après le magazine Challenges, et ce depuis 2005, et 4ème fortune mondiale selon Forbes, Bernard Arnault n'a pas renoncé à l'investissement sous toutes ses formes : immobilier, private equity, mais aussi entreprises cotées ou presse en ligne.
Ce père de cinq enfants a également investi la sphère artistique, en finançant la prestigieuse fondation Louis-Vuitton dès 2006. Le célèbre bâtiment érigé par Frank Gehry est finalisé le 18 décembre 2013. Il contribue à forger l’image de ce pianiste chevronné amoureux des belles choses.
Plusieurs scandales ont pu émailler l’ascension irrésistible de Bernard Arnault. En 2012, une polémique éclate quant à sa volonté de prendre la nationalité belge, afin de préparer sa succession sans que son empire n’éclate entre ses 5 enfants. En 2016, le film de François Ruffin Merci Patron ! dénonce les délocalisations opérées vers les pays de l’Est par l’entreprise qui se targue de produire en France. En 2017, c’est le scandale des Panama Papers qui éclabousse le PDG de LVMH en pointant du doigt les montages financiers opérés par la 4e fortune mondiale.
LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE est le leader mondial des produits de luxe. Le CA par famille de produits se répartit comme suit :
- articles de mode et de maroquinerie (48,5%) : marques Louis Vuitton, Kenzo, Celine, Fendi, Marc Jacobs, Givenchy, etc. ;
- montres et bijoux (12,5%) : marques Bulgari, TAG Heuer, Zenith, Hublot, Chaumet, Fred, Tiffany, etc. ;
- parfums et produits cosmétiques (9,9%) : parfums (marques Christian Dior, Guerlain, Loewe, Kenzo, etc.), produits de maquillage (Make Up For Ever, Guerlain, Acqua di Parma, etc.), etc. ;
- vins et spiritueux (6,9%) : champagnes (marques Moët & Chandon, Mercier, Veuve Clicquot Ponsardin, Dom Pérignon, etc. ; n° 1 mondial), vins (Cape Mentelle, Château D'Yquem, etc.), cognacs (notamment Hennessy ; n° 1 mondial), whisky (notamment Glenmorangie), etc.
Le solde du CA (22,2%) concerne essentiellement une activité de distribution sélective assurée au travers des chaînes Sephora, DFS et des grands magasins Le Bon Marché et La Samaritaine.
A fin 2024, la commercialisation des produits est assurée au travers d'un réseau de 6 307 magasins dans le monde.
La répartition géographique du CA est la suivante : France (8,3%), Europe (17,2%), Japon (8,8%), Asie (27,5%), Etats-Unis (25,4%) et autres (12,8%).