Zurich (awp) - Swiss International Air Lines et sa maison-mère allemande Lufthansa n'ont brillé cet été ni par leur ponctualité, ni par leur fiabilité. Le béhémoth allemand du ciel européen figure en outre parmi les plus mauvais payeurs d'indemnités réglementaires pour retards ou annulations de vols, indique jeudi un classement du spécialiste de la perception de ce type de dédommagements Flight right.
Seul Turkish Airlines s'est montré plus réticent encore à s'acquitter de ses dus, quand Transavia France, Austrian Airlines, Air France, ainsi que Discover Airlines ont eu tendance à payer rubis sur l'ongle.
Le taux d'annulations de vols chez Lufthansa a atteint 2,9%, quand sa filiale helvétique affiche un taux de 2,6%. Les sociétés du conglomérat allemand s'adjugent ainsi les trois places les plus infâmantes du classement, la filiale à bas coût Eurowings ayant supprimé 3,1% de ses vols.
Avec près de 14'000 vols retardés sur un total de 32'222 prévus, Swiss s'adjuge en outre la troisième place des compagnies les moins à l'heure avec un taux de 43,0%, au coude-à-coude avec EasyJet (43,1%) et derrière le rescapé transalpin ITA Airways (48,5%).
L'aéroport de Zurich, avec 2,4% d'annulations et 40,1% de vols retardés hérite de la quatrième plus mauvaise place.
La ponctualité helvétique en prend pour son grade, le secteur aérien du pays dans son ensemble échouant à la toute dernière place du classement.
Des raisons externes
Swiss s'est défendu, dans un communiqué transmis à AWP, en soulignant que ce type de classement "ignore les raisons le plus souvent externes d'un retard ou d'une annulation nécessaire. Les réalités complexes entourant l'exploitation d'une compagnie aérienne ne sont pas prises en compte, ce qui donne une image indifférenciée".
La compagnie à la croix blanche pointe notamment les passagers en correspondance, "pour lesquels nous acceptons des retards si nécessaire". En tant que compagnie de réseau avec un "hub" zurichois, il s'agit d'un "aspect important" de l'activité quotidienne. De plus, la bise ainsi qu'un système de pistes complexe dans la grande ville alémanique "entraînent régulièrement une nette réduction de la capacité".
L'entreprise énumère également le règlement d'exploitation restrictif avec une interdiction des vols de nuit de 23h30 à 6h, les opérations telles que l'embarquement ou l'assistance au sol, mais aussi les goulets d'étranglement du contrôle aérien européen et les conditions météorologiques.
Swiss assure avoir, "grâce à des mesures complètes", augmenté sa ponctualité à 64% du début de l'année à la mi-août, avec plus de 2,8 millions de passagers transportés entre début juillet et mi-août, soit 8% de plus sur un an. La société compte atteindre un taux de ponctualité de 70% pour l'ensemble de 2024. "Nous n'y sommes pas encore", a reconnu Swiss, qui se dit "sur la bonne voie" et "optimiste" quant à l'amélioration de ce taux dans les prochains mois.
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