Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux restent sur la retenue jeudi, les yeux rivés sur les indicateurs de l'emploi américain, sur fond de craintes de ralentissement économique aux Etats-Unis et d'interrogations sur l'ampleur des futures baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).
La séance a commencé en baisse pour les grandes places de marchés européennes, au lendemain d'un recul. Vers 09h30, la Bourse de Paris restait en léger repli de 0,26%, tandis que Londres grappillait 0,05%, Francfort 0,11% et Milan 0,10%.
En Asie, les Bourses évoluaient en ordre dispersé, avec l'indice principal chinois de Shanghai qui gagnait 0,15%, et celui de Hong Kong qui se repliait de 0,45% vers 07H10 GMT.
A Tokyo, la Bourse a perdu 1,05%, pénalisée par la hausse du yen.
Mercredi, la Bourse de New York a fini sur une note contrastée, avec de légères baisses sur le Nasdaq et le S&P 500, alors que le Dow Jones a grignoté 0,09%.
La mauvaise humeur des marchés est nourrie depuis plusieurs jours par des interrogations grandissantes sur l'état de l'économie américaine, après la publication de plusieurs indicateurs décevants, notamment pour le marché de l'emploi.
Bien que ce freinage du marché de l'emploi "soit positif en termes d'atténuation des pressions salariales et de maîtrise de l'inflation, cela soulève également des questions quant à la solidité sous-jacente de l'économie", a expliqué Stephen Innes, analyste chez SPI AM.
Une enquête réalisée fin juillet, publiée mercredi par la banque centrale américaine (Fed), a d'ailleurs estimé que le marché du travail américain commençait déjà à perdre sa vitalité dans certaines régions du pays, où "les entreprises ont réduit les équipes et les horaires".
Désormais, les investisseurs attendent le rapport mensuel sur les créations d'emplois dans le secteur privé américain en août, qui sera publié jeudi par le cabinet ADP à 12H15 GMT, puis la publication à 14H00 GMT de l'indice d'activité dans les services ISM aux Etats-Unis.
Mais l'indicateur décisif sera le rapport mensuel d'août sur l'emploi américain, attendu vendredi.
Ces inquiétudes sur une possible récession aux Etats-Unis entraînent les investisseurs à craindre aussi que la future baisse des taux de la Fed, attendue pour mi-septembre, ne soit pas assez élevée pour soutenir l'économie américaine.
Les opérateurs ont déjà recalibré mercredi leurs attentes en la matière et attribuent désormais une probabilité de 45% à l'hypothèse d'une baisse d'un demi-point des taux de la Fed en septembre.
Signe de ce changement dans les anticipations, le taux d'intérêt des emprunts des Etats-Unis à deux ans, le plus sensible aux anticipations de politique monétaire, a nettement reculé mercredi et est repassé sous le taux à dix ans.
Jeudi vers 07H10 GMT, ces deux taux évoluaient au coude-à-coude, à 3,76% pour le 10 ans, contre 3,75% pour le 2 ans.
Au cours des prochaines séances, "les marchés comptent donc bien affiner leurs anticipations concernant l'évolution de la politique monétaire de la Fed", ont noté jeudi les analystes de Natixis CIB Research.
Burberry sorti du FTSE 100
Le groupe de luxe britannique Burberry, dont la valeur en Bourse s'est effondrée depuis un an, perdait 0,51% après avoir été sorti du FTSE 100, l'indice vedette de la Bourse de Londres.
Logitech garde sa présidente
Le spécialiste suisse de l'informatique Logitech gagnait 0,14% à Zurich, après que sa présidente, l'Américaine Wendy Becker, 58 ans, a été réélue mercredi à la tête du groupe à une large majorité des actionnaires, malgré l'opposition de Daniel Borel, un des cofondateurs de l'entreprise, qui avait proposé un candidat alternatif.
Le pétrole en hausse
Les prix du pétrole progressent légèrement. Vers 09h44, le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,58%, à 73,12 dollars, et celui du WTI, son équivalent américain, prenait 0,53%, à 69,57 dollars.
Sur le marché des changes, le dollar restait stable (+0,00%) par rapport à l'euro, à 1,1082 dollar pour un euro. La monnaie américaine reculait de 0,25% par rapport à la devise japonaise, à 143,38 yens pour un dollar.
Le bitcoin chutait de 1,77% à 57.016 dollars
afp/cw