Genève (awp) - Le fabricant genevois de boîtiers et composants électroniques Lem a vu ses ventes plonger sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 2024/2025. Dans le cadre de sa restructuration amorcée en novembre, le groupe supprime 150 postes, en particulier à Genève, et allège son comité de direction.

D'avril à décembre, le chiffre d'affaires a chuté de 27,1% sur un an à 230,9 millions de francs suisses (-26% à taux de change constants), annonce Lem vendredi dans un communiqué. Sur le seul troisième trimestre, les ventes ont reculé de 1,7% comparé à la même période de l'exercice précédent.

Les entrées de commandes ressortent en revanche en hausse à 188,5 millions, contre 187,9 millions précédemment, avec une forte contribution de la Chine qui affiche une croissance de 77,2%. Le ratio book-to-bill, soit le rapport entre les nouvelles commandes et les facturations sur la période, est de 0,82.

Au niveau de la rentabilité, le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a été plus que divisé par trois à 20,1 millions (-71%) et la marge afférente est tombée à 8,7%, contre 20% précédemment. En fin de compte, le bénéfice net est de 12,1 millions, soit une baisse de 78,2%.

La performance ressort peu ou prou conforme aux attentes. Les analystes sondés par l'agence AWP tablaient sur des recettes de 229 millions de francs suisses, des entrées de commandes de 189 millions et un bénéfice net de 12,2 millions. L'Ebit était attendu à 20 millions pour une marge afférente de 8,7%.

Objectifs maintenus

Au chapitre des perspectives, le groupe maintient son objectif pour 2024/2025, à savoir des recettes de 290 à 310 millions et une marge Ebit inférieure à 10%.

Lem compte sur son vaste plan de restructuration amorcé en novembre dernier pour améliorer sa rentabilité dès le prochain exercice, affirme-t-il. Ce programme devrait se traduire par "une amélioration significative" de l'Ebit à hauteur de 18 à 22 millions en 2025/2026. Dès 2026/2027, les économies devraient totaliser 35 millions, dont une moitié imputable au réductions des charges du personnel. Les coûts de ce programme sont estimés à 10 millions de francs suisses dont les deux tiers seront comptabilisés sur l'exercice en cours.

Dans le cadre de cette réorganisation, le groupe, qui emploie quelque 1800 personnes dans 17 pays, supprimera quelque 150 postes, principalement en Europe.

Site de Genève le plus touché

"Avec quelque 230 collaborateurs, Genève est le plus grand site d'Europe et sera de ce fait certainement le plus touché", indique à AWP un porte-parole. Il ne précise ni chiffre, ni calendrier, "en raison des procédures de consultation d'ores et déjà en cours pour les employés concernés".

Lem dit ainsi vouloir s'adapter à une "réalité commerciale", à savoir que "des marchés clés tels que les énergies renouvelables et les véhicules à énergie nouvelle se déplacent vers l'Asie".

Le siège de Meyrin, où Lem assure demeurer fermement engagé, se concentrera dès lors sur la stratégie et l'innovation, tandis que les activités de recherche et développement se rapprocheront du marché asiatique, où l'entreprise identifie le plus grand potentiel de croissance.

La direction exécutive sera elle aussi réduite de sept à cinq membres dès le 1er avril, avec notamment le départ de Bastien Musy de l'entreprise, tandis que Rodolphe Boschet assumera d'autres responsabilités au sein du groupe, notamment la mise en oeuvre de la restructuration.

Lem annonce par ailleurs la nomination d'Antoine Chulia au poste de directeur financier dès le 1er mai, qui libèrera alors Thomas Mellano de l'intérim subséquent du départ fin novembre du titulaire de longue date Andrea Borla. Ce dernier est depuis décembre le CFO de la marque horlogère Audemars Piguet, peut-on lire sur son profil linkedin.

Ces nouvelles n'ont pas rassuré les investisseurs qui ont boudé le titre à la Bourse suisse. Après un bond de 6,4% à l'ouverture, la nominative Lem a achevé la séance de vendredi en baisse de 1,4% à 857 francs suisses, alors que l'indice élargi SPI a abandonnée 028%.

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