LONDRES - Le guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé aujourd'hui les ennemis de l'Iran d'alimenter les troubles dans la République islamique, secouée depuis jeudi par une vague de contestation sans précédent depuis 2009.

"Ces derniers jours, les ennemis de l'Iran ont employé divers moyens, argent, armes, politique, appareil de renseignement, pour fomenter des troubles dans la République islamique", a dit le plus haut dirigeant du pays, s'exprimant pour la première fois depuis le début des événements.

Il a ajouté qu'il s'adresserait à la nation iranienne "en temps voulu".

Environ 450 manifestants ont été arrêtés ces derniers jours à Téhéran et des postes de police ont été attaqués par des manifestants dans plusieurs villes de province, rapportent mardi les autorités de l'Iran.

Un membre des forces de sécurité a été tué lundi, ce qui porte à 14 au moins le nombre de personnes mortes depuis le début des manifestations jeudi dernier à Mashhad, la deuxième ville du pays.

La télévision publique a rapporté que des manifestants avaient incendié quatre mosquées dans des villages du comté de Savadkuh lundi dans le nord de l'Iran.

Musa Ghazanfarabadi, chef du tribunal révolutionnaire de Téhéran, a lancé mardi une mise en garde aux protestataires. Les personnes interpellées, a-t-il dit, seront prochainement traduites en justice et les meneurs devront répondre de charges pouvant aller jusqu'à l'accusation de "mohareb" (ennemi de Dieu), passible de la peine de mort.

Le mouvement de ces derniers jours, déclenché par des protestations contre la vie chère et la corruption des mollahs au pouvoir, a pris un tour politique avec des slogans hostiles au président Hassan Rohani, au guide suprême de la Révolution Ali Khamenei, et à l'intervention coûteuse de l'Iran dans les conflits régionaux, en Syrie ou en Irak.

Le président Rohani a jusqu'ici adopté un ton plutôt conciliant en disant vouloir comprendre une partie des problèmes dénoncés par les manifestants, tout en promettant de punir les fauteurs de troubles.

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SEOUL - La Corée du Sud a proposé aujourd'hui des discussions le 9 janvier avec la Corée du Nord, en réponse à l'offre de dialogue formulée la veille par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a accepté la main tendue par Kim Jong-un qui a dit envisager une participation d'une délégation de Pyongyang aux Jeux olympiques d'hiver qui se tiendront en février à Pyeongchang, en Corée du Sud.

Moon a toutefois ajouté qu'une amélioration des relations intercoréennes passait par une résolution de la question nucléaire en Corée du Nord, alors que Kim Jong-un a prévenu lundi les Etats-Unis qu'il disposait d'un "bouton nucléaire" prêt à être utilisé en cas de menace contre son pays.

Le ministre de l'Unification, Cho Myong-gyon, a annoncé un peu plus tard qu'il avait proposé la tenue de discussions avec des responsables nord-coréens mardi prochain dans le village frontalier de Panmunjom.

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ISLAMABAD - Le Pakistan a convoqué hier l'ambassadeur des Etats-Unis à Islamabad après un tweet rageur adressé par Donald Trump aux autorités pakistanaises.

David Hale s'est rendu au ministère des Affaires étrangères pour expliquer les propos du président américain, qui a écrit que les Etats-Unis avaient "bêtement versé plus de 33 milliards de dollars au Pakistan au cours des quinze dernières années", n'obtenant en échange que "mensonges et tromperies".

Donald Trump a juré de ne plus verser d'argent à Islamabad.

Le gouvernement américain a suspendu en août dernier le versement d'une aide de 255 millions de dollars (212 millions d'euros) au Pakistan en attendant de réexaminer sa coopération avec Islamabad.

Washington se plaint depuis des années du manque de coopération d'Islamabad dans le traque des islamistes, en particulier du réseau Haqqani, allié aux taliban afghans.

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BERLIN - Les conservateurs bavarois de la CSU (Union chrétienne-sociale) préconisent une baisse de la fiscalité des entreprises et des coupes dans les aides aux demandeurs d'asile, deux mesures susceptibles de creuser les divisions avec les sociaux-démocrates du SPD à l'approche de pourparlers.

Ces propositions sont contenues dans des documents de travail sur la politique économique et d'asile destinés à préparer les discussions exploratoires en vue de la formation d'un gouvernement de grande coalition avec la CDU (Union chrétienne-démocrate) d'Angela Merkel et le SPD.

Selon ces rapports révélés dans la presse, la CSU propose de baisser l'impôt sur les sociétés et de supprimer la taxe instaurée en 1991 après la réunification de l'Allemagne pour aider les Länder de l'ex-RDA.

Les conservateurs entendent en outre réduire le montant des allocations versées aux demandeurs d'asile afin de dissuader de nouveaux migrants de rejoindre l'Allemagne, montre un second document. Les demandeurs d'asile en Allemagne sont éligibles au bout de quinze mois à des allocations plus généreuses dans le cadre du régime général de sécurité sociale. La CSU souhaite supprimer cette possibilité.

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PARIS - Deux policiers ont été agressés hier à Aulnay-sous-Bois pendant un contrôle d'un scooter volé, dont l'un a été blessé, quelques heures après l'agression dont ont été victimes deux fonctionnaires de police pendant la nuit de la Saint-Sylvestre à Champigny-sur-Marne, à l'est de Paris.

À Champigny, les forces de l'ordre étaient intervenues à la suite d'incidents déclenchés par plusieurs dizaines de personnes qui ont voulu forcer l'entrée d'une soirée privée, a-t-on précisé à Reuters de sources policières.

Deux agents du commissariat de Chennevières-sur-Marne, un homme et une femme, ont été pris à partie à leur arrivée sur les lieux. L'un d'eux souffre d'une fracture du nez et l'autre de nombreuses ecchymoses au visage, dit-on de mêmes sources.

Selon l'une de ces sources, ces blessures ont entraîné respectivement dix et sept jours d'incapacité totale de travail (ITT) pour les deux fonctionnaires.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent une policière au sol, au milieu d'un attroupement de plusieurs dizaines de personnes, et rouée de coups. Ces images "semblent correspondre à l'affaire", selon une source policière.

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PARIS - Quelque 11.000 foyers étaient privés d'électricité hier soir en Bretagne et en Nouvelle-Aquitaine à la suite du passage de la tempête Carmen, selon un décompte du réseau de distribution Enedis (ex-ERDF).

Au plus fort de la tempête, 65.000 foyers ont dû se passer de courant et 40 départements couvrant tout l'ouest du pays ont été placés en "vigilance orange" par Météo-France, qui a relevé des rafales à plus de 100 km/h dans les terres et à 150 km/h sur le littoral.

Dans la soirée, seuls les deux départements corses étaient encore placés en alerte en raison des risques de vents violents.