BERLIN, 3 novembre (Reuters) - Les créanciers de l'Irlande devraient mettre un peu d'argent de côté pour parer à toute éventualité lorsque le pays sortira du programme d'aide international mis en place il y a près de trois ans, estime David Lipton, premier directeur général délégué du Fonds monétaire international (FMI).

"L'Irlande a fait tout ce qu'elle a pu pour stabiliser son économie, mais celle-ci reste faible", déclare-t-il dans un entretien publié ce week-end par le journal Die Welt.

L'Irlande devrait sortir en décembre de son plan d'aide international de 85 milliards d'euros, devenant ainsi le premier des pays de la zone euro ayant dû recourir à l'assistance financière de l'Union européenne et du FMI à pouvoir en principe s'en passer.

Le mois dernier, le ministre des Finances irlandais Michael Noonan a déclaré que Dublin n'avait vraisemblablement pas besoin d'une ligne de crédit préventive lorsque le programme d'aide international se terminera le 15 décembre, tout en ajoutant qu'aucune décision finale n'avait encore été prise à ce sujet.

David Lipton appelle la "troïka" des créanciers internationaux - FMI, Union européenne et Banque centrale européenne (BCE) - à soutenir l'Irlande avec des "mesurer de précaution" afin de faciliter la transition vers une indépendance financière retrouvée.

"Nous voulons un ensemble de mesuress permettant de mettre de l'argent à disposition en cas d'urgence - même si nous ne pensons pas qu'il y aura une urgence", ajoute-t-il.

Vers la mi-octobre, le gouvernement irlandais a présenté un projet de budget marqué par un assouplissement des mesures d'austérité, afin d'alléger la pression sur les contribuables, signe que Dublin a confiance en la capacité de voler de ses propres ailes. (Michelle Martin, Benoit Van Overstraeten pour le service français)