Londres (awp/afp) - L'Autorité bancaire européenne (EBA) se montre moins exigeante que prévu quant aux fonds supplémentaires que doivent trouver les banques européennes pour faire face à une faillite sans faire appel à l'argent public, selon un rapport publié mercredi.

Depuis 2014, tirant les leçons des dernières crises financières, l'Union européenne a voulu s'attaquer au problème de certaines banques qui ne pouvaient faire faillite au risque d'emporter le système financier et devaient donc coûte que coûte être sauvées par les autorités publiques.

Les régulateurs ont donc imposé une série de mesures visant à faire porter d'ici 2022 ce coût par les banques elles-mêmes, quitte à solliciter les actionnaires et les créanciers plutôt que les contribuables.

Pour ce faire, selon la réglementation européenne, les banques devront disposer d'un niveau minimum d'actifs mobilisables en cas de besoin, appelés MREL (minimum requirement for own funds and eligible liabilities).

L'EBA a donc mené une étude dont il ressort que 133 banques européennes devraient trouver entre 186 et 276 milliards d'euros pour respecter le MREL, souligne le rapport présenté à la Commission européenne qui mène la réforme bancaire sur le continent.

Ces montants sont bien moindres que ceux qu'avaient envisagé dans un premier temps l'Autorité dans un rapport intermédiaire publié en juillet. Elle tablait alors sur des montants pouvant aller de 340 à 790 milliards d'euros.

La différence provient notamment du reclassement des actifs de banques en Allemagne et au Royaume-Uni et du fait que le rapport final se fonde sur des données de décembre 2015, alors que le rapport intermédiaire portait sur juin 2015, ce qui a pu permettre à certains établissements de renforcer leur capital entre temps.

Ce rapport n'est pas contraignant et la décision finale reviendra au Conseil européen et au Parlement européen une fois qu'ils auront étudié les propositions de la Commission.

afp/al