MADRID, 6 octobre (Reuters) - Le gouvernement espagnol connait un regain de popularité après un scandale de corruption qui l'a profondément ébranlé cet été, révèle un sondage publié dimanche.

Selon une enquête Metroscopia pour le quotidien El Pais, le Parti populaire (PP) au pouvoir l'emporterait sur l'opposition socialiste si des élections législatives avaient lieu aujourd'hui.

Le PP recueillerait 34,1% des suffrages, contre 29% au Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE). Le mois dernier, les deux formations étaient au coude-à-coude (30,5 pour le PP, 30,1% pour le PSOE).

Le gouvernement conservateur, qui a engagé un strict programme d'austérité, a été pris dans la tempête en janvier dernier lorsque Luis Barcenas, l'ancien trésorier du Parti populaire a été accusé d'avoir détourné 48 millions d'euros.

Barcenas a été incarcéré sous l'inculpation de corruption, blanchiment d'argent, évasion fiscale et autres infractions.

Le Président du gouvernement, Mariano Rajoy, a reconnu en août avoir fait l'erreur d'avoir accordé sa confiance à l'ex-trésorier, tout en niant que lui et son parti aient pu bénéficier d'un financement illégal.

"Un mois sans informations sur Barcenas suffit au PP pour enrayer sa baisse. Le PSOE reste stable dans ce contexte très médiocre, même s'il reste de nombreux points à éclaircir", commente El Pais.

Le gouvernement s'attend à ce que l'Espagne sorte de la récession au second semestre 2013, et 57% des personnes interrogées pensent que la crise économique a atteint son point culminant, même si la reprise sera lente.

Le taux de chômage en Espagne se situe toujours parmi les plus élevés d'Europe, à 26%.

Les trois-quarts des sondés désapprouvent la politique économique de Mariano Rajoy , mais ils sont encore plus nombreux - 85% - à ne pas avoir confiance dans le chef de l'opposition socialiste, Alfredo Perez Rubalcaba.

Sept Espagnols sur dix continuent d'attribuer en partie à l'ancien Premier ministre socialiste Jose Luis Zapatero la responsabilité de la crise financière que traverse le pays.

Par contraste, la cote des petits partis grimpe. La Gauche unie est créditée de 11,5% des intentions de vote et les centristes de l'UPyD de 9,1%. (Clare Kane, Pascal Liétout pour le service français)