Le groupe IAG, propriétaire de British Airways, a publié vendredi un bénéfice supérieur aux prévisions pour le premier trimestre et a maintenu ses perspectives pour 2025, la demande résiliente ayant permis de quasiment tripler ses résultats d'une année sur l'autre.

À 08h47 GMT, l'action progressait de 2,5 %, alors que analystes et investisseurs affichaient leur optimisme quant aux perspectives et à la stratégie d'IAG, portées par la solide performance de ses marques British Airways, Aer Lingus et Iberia.

Les compagnies aériennes européennes dans leur ensemble ont enregistré de bons résultats trimestriels malgré les incertitudes économiques mondiales alimentées par la politique tarifaire du président américain Donald Trump.

Les inquiétudes concernant un ralentissement économique ont jeté une ombre sur les liaisons transatlantiques, qui ont largement contribué aux bons résultats d'IAG ces dernières années. Toutefois, le groupe a indiqué dans son communiqué du premier trimestre que cette activité restait un « axe majeur de solidité ».

L'entreprise a reconnu observer un certain fléchissement des réservations en classe économique en provenance des États-Unis, compensé cependant par la vigueur des réservations en classes premium.

Le directeur général, Luis Gallego, a déclaré aux journalistes que les réservations vers l'Amérique du Sud étaient particulièrement dynamiques, tandis que l'Europe et l'Afrique affichaient également de bons niveaux.

IAG a également annoncé une nouvelle commande d'appareils Boeing et Airbus, au lendemain de l'annonce d'un accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Gallego a précisé qu'IAG travaillait sur cet accord « depuis longtemps ».

Les concurrents européens Air France-KLM et Lufthansa ont mis en garde la semaine dernière contre d'éventuels vents contraires économiques, sans toutefois constater d'impact notable sur leur activité à ce stade.

Aux États-Unis, des compagnies comme Delta ont retiré leurs prévisions financières en avril en raison de l'incertitude de la demande liée aux tarifs douaniers décidés par Trump. Virgin Atlantic a également signalé un ralentissement des voyages des États-Unis vers le Royaume-Uni.

IAG a enregistré un bénéfice opérationnel de 198 millions d'euros (222 millions de dollars) pour les trois mois se terminant le 31 mars, contre 68 millions d'euros un an plus tôt et une estimation consensuelle de 158 millions d'euros selon les chiffres compilés par l'entreprise.

L'action IAG a déjoué la tendance du secteur en affichant de bonnes performances l'an dernier, son avantage sur le transatlantique ayant renforcé la confiance des investisseurs.

L'action avait atteint un sommet de cinq ans en février avant de refluer, mais elle repart à la hausse depuis le début du mois d'avril.

Gallego a déclaré aux journalistes qu'il était encore trop tôt pour dire si la demande sur les liaisons transatlantiques allait s'affaiblir lors des prochains trimestres.

« Avec 80 % des vols du deuxième trimestre déjà réservés, les perspectives sont plus favorables que beaucoup ne l'avaient anticipé », a estimé Aarin Chiekrie, analyste actions chez Hargreaves Lansdown, dans une note.

« Après un début d'année aussi solide et une demande qui se maintient bien, il pourrait y avoir une marge pour que les marchés deviennent plus positifs à l'égard d'IAG et du secteur dans son ensemble. »

D'autres analystes se sont montrés plus prudents, notamment pour la seconde moitié de l'année, les réservations n'atteignant que 29 % pour le troisième trimestre.

« Nous pensons que les bénéfices de ce troisième trimestre pourraient être vulnérables aux revenus unitaires de l'Atlantique, malgré le soutien des prix du carburant », a commenté Barclays dans une note.

Le premier trimestre est souvent le plus faible pour les compagnies aériennes, qui dépendent fortement de la saison estivale, période de forte affluence.

(1 $ = 0,8902 euros)