Paris (awp/afp) - Air France-KLM "regarde" le dossier de la compagnie aérienne espagnole Air Europa comme celui de la portugaise TAP pour une prise de participation, a indiqué jeudi le directeur général du groupe aérien, Benjamin Smith.

"Il y a trois ou quatre compagnies qui sont toujours indépendantes et ne font pas partie des trois grands groupes en Europe" Air France-KLM, IAG (British Airways, Iberia) et Lufthansa, a expliqué M. Smith lors d'une conférence de presse de présentation de résultats.

Ces compagnies sont Finnair (Finlande), LOT (Pologne), Air Europa et TAP, a développé le dirigeant d'entreprise.

Air France-KLM, à la sortie de la crise du Covid-19, s'était dit déterminé à participer à la consolidation du secteur aérien en Europe, et a récemment pris une participation de 19,9% dans la compagnie scandinave SAS, possible prélude à une montée supplémentaire au capital.

Parallèlement, la compagnie italienne ITA est tombée dans le giron de Lufthansa, et IAG a essayé de racheter Air Europa, avant d'y renoncer face à l'hostilité de la Commission européenne.

"Air Europa, oui c'est intéressant. C'est une famille qui contrôle cette entreprise, ils sont dans (l'alliance commerciale) SkyTeam, donc on les connaît très bien, ils ont un réseau différent de TAP, pas concentré sur le Brésil", a développé M. Smith.

"Est-ce que ça nous intéresse ? Oui, on le regarde", a ajouté le directeur général, quelques jours après que le président français Emmanuel Macron, en visite au Portugal, a soutenu la candidature d'Air France, en lice pour reprendre TAP, en plaidant pour "une forme innovante de mariage".

"La Péninsule ibérique nous intéresse depuis des années", a développé M. Smith. "L'Atlantique Sud, l'Amérique latine sont des marchés forts pour nous, et ils se développent".

"Nous sommes numéro deux (depuis l'Europe) vers le Brésil. Nous souhaitons maintenir et développer notre position. TAP, si nous parvenons à l'intégrer dans le groupe, la renforcerait", a-t-il dit.

Cependant, "nous ne mettrons pas le groupe dans une situation risquée" pour ses finances, a promis M. Smith, alors qu'Air France-KLM a vu son bénéfice net divisé par trois et sa dette augmenter de 2,3 milliards d'euros en 2024 en raison notamment de l'acquisition d'avions neufs.

Le fait d'avoir pris une minorité dans SAS "nous permet de participer à la consolidation de façon moins risquée, sans avoir à traiter avec la Commission européenne dans l'immédiat", selon lui.

afp/rp