(Répétition mastic fin de dépêche)

PARIS, 12 avril (Reuters) - Axa n'a pas vocation à participer à un éventuel tour de table de place dans le capital d'Euronext alors que la politique fiscale a dégradé la compétitivité de la place financière de Paris, estime le PDG du groupe d'assurances Henri de Castries.

Le Trésor a sondé plusieurs institutions financières en vue de leur entrée au capital d'Euronext si l'option d'une introduction en Bourse de l'opérateur boursier européen était retenue dans le cadre du rachat de Nyse-Euronext par ICE , ont indiqué à Reuters plusieurs sources proches du dossier. (voir )

Axa, premier assureur français et deuxième en Europe derrière l'allemand Allianz, fait figure de candidat naturel à une prise de participation dans la plate-forme boursière paneuropéenne dont les autorités françaises souhaitent maintenir l'ancrage en France.

"Axa n'a pas vocation à participer à ce type de tour de table de place", a déclaré vendredi Henri de Castries lors d'une interview à Reuters.

"Je regarde avec sympathie le sujet de la place (financière) de Paris mais je constate que l'écrasement des acteurs sous le poids des charges - y compris récentes - répond de façon extrêmement simple à la question", a-t-il poursuivi.

"L'ensemble des mesures qui viennent d'être prises montrent que les pouvoirs publics, soit ne veulent pas d'une place de Paris, soit sont incohérents", a-t-il dit.

Il a fait notamment référence à la taxe sur les transactions financières, à l'alourdissement de la taxe sur les salaires dans le secteur financier et à la taxe à 75% sur les revenus supérieurs à un million d'euros.

"LA MESSE EST DITE"

"On ne peut pas impunément aggraver l'ensemble des charges pesant sur les activités financières sophistiquées (...) et ensuite vouloir que cette place se développe, donc la messe est dite", a martelé Henri de Castries.

Le PDG d'Axa a dit regretter cette décision car il estime que le développement de la place financière est un "enjeu significatif".

La France, a-t-il ajouté, dispose d'un "véritable avantage compétitif" avec son secteur financier qui "pourrait créer des dizaines de milliers d'emplois".

"Les conditions de la compétitivité aujourd'hui ont été systématiquement abîmées."

"Le jour où les charges pesant sur les activités financières auront été sensiblement allégées pour les ramener au niveau qu'elles ont sur toutes les places voisines, on pourra ouvrir les discussions ; mais avant, ça n'a pas de sens."

Alors que le ministère des Finances se préoccupe de la compétitivité de la place de Paris et se prépare à demander un rapport sur le sujet, Henri de Castries n'a pas caché son scepticisme.

"Tous les rapports sur la compétitivité de la place de Paris depuis 25 ans disent qu'il faut supprimer la taxe sur les salaires. Elle n'a pas cessé d'être aggravée depuis 18 mois", a-t-il dit.

"Nous n'en sommes plus au crédit d'intention, les rapports et les promesses ont été faits depuis trop longtemps, par trop de gens, dans trop de circonstances pour qu'on (y) croie."

"La seule chose qui dicte maintenant la décision des acteurs, ce sont les faits."

* INTERVIEW-Axa maintient son cap de désendettement après Mony (Marc Joanny, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : AXA, IntercontinentalExchange Inc, NYSE Euronext