Le groupe polonais coté à Amsterdam est surtout connu en France pour être le propriétaire de Mondial Relay, qu’il a racheté en 2021 pour un peu plus d’un demi milliard d’euros. Grâce à cette acquisition, l’hexagone est devenu le second marché d’InPost.

S’il est présent en Pologne et dans neuf pays d’Europe de l’Ouest, c’est sur son marché domestique que InPost réalise 60% de son chiffre d’affaires et 90% de son profit d’exploitation. Son maillage territorial et son partenariat avec tous les grands noms du e-commerce l’y ont rendu tout simplement incontournable. 

Ailleurs, la concurrence est rude — par exemple celle de La Poste en France ou d’Amazon au Royaume-Uni. En conséquence, les operations ailleurs en Europe restent dans l’ensemble dans le rouge, même si les pertes s’y réduisent d’un tiers entre 2022 et 2023.

Vu de haut, le parcours du groupe ne manque pas d’impressionner. Il réalisait €150 millions de chiffre d’affaires en 2014, contre €2.3 milliards en 2023. En 2018, son introduction en bourse était la plus importante IPO de l’année à l’échelle du Vieux Continent. 

Il a depuis atteint un niveau de profitabilité consolidée très confortable, avec une bonne dynamique au niveau des cash-flows. Reste donc à transformer l’essai en Europe de l’Ouest ; c’est la réussite de cette entreprise qui décidera du sort d’un investissement dans InPost. 

S’ils n’ont pas retiré leur vote de confiance, les investisseurs, on le voit, privilégient une certaine posture de prudence puisque InPost est valorisé à moins de vingt fois son résultat net attendu d’ici deux ans, et moins de dix fois son profit d’exploitation avant amortissements — ou EBITDA — attendu à date.

Pour mémoire, Mondial Relay avait été racheté à x9 son EBITDA. InPost affiche cependant un chiffre d’affaires cinq fois supérieur et une marge d’EBITDA presque trois fois supérieure à celle de Mondial Relay à l’époque, effet d’échelle oblige. 

La diversification de ses activités hors de Pologne réduit aussi progressivement le risque de change entre l’euro et le zloty. Les amateurs d’entreprises en forte croissance seraient donc bien inspirés de suivre l’affaire de près. 

Ils ne prennent en tout cas guère de risque en projetant une croissance toujours soutenue du e-commerce et des activités de logistique dites du « dernier  kilomètre ».