Alors que les perspectives d’Ingenico dans les terminaux de paiement se sont dégradées en fin d’année 2016, entrainant son premier profit warning depuis 2009, le groupe a rassuré aujourd’hui sur sa capacité à développer de nouveaux relais de croissance. Ingenico a ainsi annoncé l’acquisition de TechProcess, leader des services de paiement électronique en Inde. Cette opération, dont les modalités financières n’ont pas été dévoilées, est saluée par les analystes et les investisseurs : l’action Ingenico domine le SBF 120 en s’appréciant de 2,45% à 79,09 euros.

D'abord, le développement de l'activité de paiement en ligne d'Ingenico doit lui permettre d'accélérer le rééquilibrage de son modèle jusqu'à présent très dépendant des terminaux de paiement. L'enjeu clairement affiché par Ingenico est de créer un fournisseur mondial de services de paiement en ligne.

Ensuite, en jetant son dévolu sur l'Inde avec TechProcess, le spécialiste des transactions sécurisées mise sur un marché en pleine expansion. L'opération d'Ingenico intervient en effet quelques semaines après le retrait de la circulation de billets de 500 et 1000 roupies par le gouvernement indien. Le calendrier est donc propice puisque New Delhi semble bien décidé à accroitre la bancarisation de sa population et à s'attaquer à l'économie souterraine. Comme le rappelle Invest Securities, les paiements en ligne ne représentent actuellement que 1% de l'ensemble des transactions réalisées dans ce pays de plus d'un milliard d'habitants. Ingenico connaît bien ce marché puisqu'il y est déjà co-leader, avec 50% de parts de marché, du segment des terminaux de paiement.

Enfin, les analystes soulignent aussi que l'opération aura sans doute un impact limité, tant en termes de coût que de chiffre d'affaires pour Ingenico. Cependant, l'intégration de TechProcess pourrait générer des synergies avec une autre filiale indienne du groupe, EBS. Cette dernière est spécialisée dans les services de paiement en ligne à destination des commerces de petite taille alors que TechProcess s'adresse plus à des gros distributeurs, explique Bryan Garnier.