* Hi-Media décide de conserver son pôle de paiement en ligne

* Table sur une croissance supérieure au S2 sauf répercussion de la crise financière sur l'économie réelle - PDG

* Le PDG se dit ouvert à des acquisitions tactiques

* Publie des résultats records au titre du S1

par Gwénaelle Barzic

PARIS, 31 août (Reuters) - Hi-Media (>> HI-MEDIA) a reçu plusieurs offres pour son pôle de paiement sur internet, qui connaît une croissance rapide, mais préfère le conserver pour profiter du fort potentiel du marché du micropaiement, a déclaré à Reuters son PDG Cyril Zimmermann.

Le groupe de médias en ligne étudiait depuis plusieurs mois différentes options pour sa division de paiement qui a signé au premier semestre une croissance de 15%, permettant à la société d'enregistrer des résultats records pour la période.

"Les perspectives du marché des contenus digitaux d'un côté et puis les performances opérationnelles de cette activité au premier semestre étaient tellement bonnes (...) qu'on a conclu qu'il valait vraiment mieux garder cette activité en interne", a déclaré le PDG Cyril Zimmermann dans un entretien à Reuters à l'occasion de la publication mercredi des semestriels du groupe.

Mardi, le titre avait flambé de 12% en séance sur des rumeurs d'intérêt d'Ingenico (>> INGENICO) pour le pôle paiement, qui ont été démenties par ce dernier.

"On a reçu un certain nombre d'offres", a indiqué le fondateur d'Hi-Media, qui n'a pas souhaité dévoiler leur origine ou leur montant.

Des estimations pour cette division, qui représente plus de la moitié des revenus du groupe, varient de 117 à environ 180 millions d'euros.

Certains analystes jugeaient le moment opportun pour céder une activité qui va, selon eux, nécessiter encore d'importants investissements pour maintenir la croissance à son niveau actuel alors même que la concurrence s'intensifie sur le marché des micropaiements.

UN MARCHÉ EN VOIE DE CONSOLIDATION

Les achats de biens virtuels ont enregistré un essor rapide ces deux dernières années et font désormais partie du quotidien, depuis l'achat de titres de musique sur un portail, à l'envoi d'un vote par SMS pour un candidat d'une émission de téléréalité en passant par des abonnements à des journaux en ligne.

Le cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman, mandaté par Hi-Media pour conduire une étude stratégique sur le pôle paiement, évalue à 25 milliards d'euros en 2015 le marché des contenus digitaux.

Ce segment porteur attire les start-up mais également des géants de l'internet tel Facebook qui a créé sa propre monnaie viruelle, les "Facebook credits".

"L'augmentation de la concurrence est arrivée il y a à peu près deux, trois ans", précise toutefois Cyril Zimmermann. "Aujourd'hui, on ne voit pas d'arrivée de nouveaux concurrents qui changerait totalement la donne. Au contraire, il y plutôt les gagnants et ceux qui commencent à sortir du marché".

La priorité du groupe est désormais d'accélérer l'intégration de la division constituée de la plateforme de micropaiement Allopass et du portefeuille électronique Hi-Pay, avec ses deux autres métiers que sont la publicité et l'édition.

"On est la seule société à intégrer ces différents savoir-faire face aux mastodontes que sont des Facebook et des Apple", a expliqué Cyril Zimmermann.

ACQUISITIONS "TACTIQUES"

Le PDG s'est dit ouvert à des acquisitions "tactiques" pour favoriser cette intégration, notamment dans le domaine des jeux vidéo, sans toutefois se fixer de calendrier précis.

Hi-Media, qui a confirmé son redressement au premier semestre à la faveur d'une restructuration engagée l'an dernier, espère voir sa croissance accélérer au second semestre.

"On est sur une dynamique de croissance qui devrait être supérieure sur la deuxième partie de l'année par rapport à la première sauf si la crise financière (...) se retransmet rapidement à l'économie réelle", a dit le fondateur de Cyril Zimmermann, qui ne croit pas cependant à un tel scénario au moins pour la fin de l'année 2011.

Le groupe, qui est présent dans neuf européens ainsi qu'aux Etats-Unis, au Mexique et au Brésil, a publié un chiffre d'affaires en hausse de 8% au premier semestre à 117,5 millions d'euros, porté par le redressement du marché publicitaire et la forte croissance du pôle paiement (15%).

Ce dernier devrait bénéficier d'une progression semblable voire supérieure au deuxième semestre, tandis que les recettes publicitaires devraient s'établir entre 5 et 10%.

Au premier semestre, le résultat opérationnel courant a progressé de 26% à 9 millions d'euros, un record pour le groupe, tandis que le résultat net a atteint 5,1 millions, contre une perte de 63,3 millions lors du premier semestre 2010.

Le titre a clôturé mardi sur un bond de 12,93% à 3,58 euros dans une capitalisation boursière de 159 millions d'euros. Depuis le début de l'année, il gagne 2,3%.

* Les principales données financières du groupe :

http://link.reuters.com/myc53s

(Edité par Cyril Altmeyer)

Valeurs citées dans l'article : HI-MEDIA, INGENICO