Ce vote a des conséquences considérables pour les deux entreprises. L'opération a été bloquée en partie par un examen réglementaire et assombrie par un conflit d'arbitrage avec Exxon Mobil, qui pourrait repousser la clôture de l'opération à 2025 ou entraîner sa résiliation.
Le spread de l'opération, une mesure de Wall Street de la confiance des investisseurs dans la réalisation d'un projet de fusion, a grimpé à environ 10 dollars, soit le double du spread initial, ce qui indique une plus grande perception du risque lié à l'opération.
Chevron compte sur cette approbation pour prendre pied dans les champs offshore lucratifs de la Guyane, riche en pétrole. En cas d'échec de la transaction, Hess resterait une société autonome, avec peu de perspectives immédiates d'une nouvelle offre.
Hess a besoin d'une majorité de ses 308 millions d'actions en circulation pour sceller l'accord avec ses actionnaires et rendre plus difficile pour d'autres rivaux potentiels de surenchérir sur Chevron.
Si Exxon n'a pas exprimé d'intérêt pour une offre sur l'ensemble de Hess, elle n'a pas exclu une offre potentielle sur les actifs de Hess en Guyane, l'actif le plus important de la société.
Exxon exploite l'ensemble de la production dans l'un des pays producteurs de pétrole à la croissance la plus rapide au monde, avec une participation de 45 % dans le bloc géant de Stabroek. CNOOC détient 25 % de la coentreprise. Toutes deux revendiquent un droit de préemption sur toute vente par Hess de sa participation de 30 %.
L'acquisition de Chevron a été remise en question après qu'Exxon et CNOOC ont déposé une demande d'arbitrage contre la vente.
Les sociétés financières Vanguard Group et BlackRock, qui détiennent ensemble 15 % des actions de Hess, pourraient faire pencher la balance lors du vote, étant donné la pression exercée par les fonds d'arbitrage pour ajourner la réunion jusqu'à ce que la demande d'arbitrage soit résolue.
La société de procuration Institutional Shareholder Services a recommandé aux actionnaires de s'abstenir et a exhorté Hess à offrir une incitation aux actionnaires en raison du retard de la transaction.
La semaine dernière, des actionnaires détenant environ 40 % des actions combinées envisageaient de s'abstenir de voter, ce qui équivaut à voter contre l'accord, selon des personnes au fait du dossier. Ils affirment que la finalisation de l'accord maintenant empêcherait la possibilité de meilleures offres pour leurs actions au cours de l'année. (Reportage de Sabrina Valle à Houston ; rédaction de Marguerita Choy, Gary McWilliams et Matthew Lewis)